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Poème de Incubare
Les Rois du vieux Saint Martin
Tant que le sourire est là
Dans un coin de notre mémoire
A se rappeler, je crois
A ces murs craqués d’ivoire
Nous les Rois du vieux Martin
Les rires, et les pleurs parfois
Faisait de nous des sournois
La sève de cet arbre en bois
Entendis de drôle d’histoire
Nous les Rois des baratins
Quand la peur n’existait pas
La solitude au miroir
Nous faisions ces grands débats
De polochon au dortoir
Nous les Rois des coups malins
Dans la brume du matin froid
Crachant notre désespoir
Les fleurs dansaient trois par trois
Notre âme encore au dortoir
Nous les Rois des faux matins
Très peu nous avions le droit
Aux ballades en forêt noire
Dans notre cabane, des fois
Se formait comme de l’espoir
Nous les Rois des fugues sans fins
La liberté dans l’espoir
Il ne fallait pas y croire
Nous l’avions forgé cent fois
Quand nous étions seuls le soir
Nous les Rois de Jean Moulin
Avant d’oublier le tout
Dans un monde comblé de fous
Où nous restons à genoux
Respirant comme des pendus
Nous les Rois des jours perdus
prouteau.aurelien@laposte.net
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