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Poème de Robert Gagnon
T’es belle, ma femme
T’es belle, ma femme et j’aimerais qu’on en
parle un peu
De ce que c’est, la vie pour nous deux
Des secrets, il n’y en a jamais eu
Ce que t’as fait j’l’ai toujours vu
Devant les gens qui s’assoyaient sur les bancs
T’as pris ma main et on s’est promis pour demain
D’aller faire c’qu’la vie peut offrir jours et nuits
Les lettres de ton nom inscrit sur la fiche
T’as pris mon cou et monté dans mes bras
Me montrer la pièce des sons et des gestes
Que nous ont inspiré Roméo et Juliette
Le rideau s’est levé
C’t’au côté cour qu’l’on s’est embrassé
Les matins se sont levés
J’n’ai trouvé qu’le silence, un sourire, un café à offrir
Les vêtements mal rangés qu’le tiroir a coincés
Le désordre que la hâte, nos ébats ont laissé
J’n’ai trouvé qu’le silence, un souvenir, un refrain composé
Que la veille a chanté
Des voyelles qui soupirent au dépend du plaisir
Obtenue d’ l’indécence que la passion ne sait retenir
J’ n’ai trouvé ni silence ni de perte dans ma mémoire
Mais un sourire à m’ rapp’ler et puis le café qu’j’t’ai préparé
T’es belle ma femme mais on va ranger
Avant que le soir rôde et oubli
Pour un autre conte des milles et une nuits
T’es belle, ma femme et j’aimerais qu’on en parle un peu
De ce que c’est, la vie pour nous deux
Des secrets, il n’y en a jamais eu
Ce que t’as fait j’l’ai toujours vu
Mais maintenant
Qu’elles coulent de tes yeux, les larmes de tes cris silencieux
Qu’emprisonne le garrot qui retient tous tes mots
Quand te fais mal le délit des paroles que l’ont dit
Qu’elles coulent de tes yeux, les larmes sans bruits
Des sons qui se taisent pour panser tous les maux
Qui cherchent la paix pour un chut à jamais
T’es belle, ma femme et j’aimerais qu’on en parle un peu
Des secrets, il n’y en a jamais eu
J’aimerais voir dans tes yeux qui regardent pour nous deux
Un air pour plaire, l’air d’être heureux
L’air populaire que jouent les heureux
Voir dans tes yeux, ce que t’entends dire
Tous les ouï-dire que tu n’veux pas voir mourir
Des clefs, du cœur, et de l’or tant qu’t’en veut
Sors la bouteille, on s’fera un jeu
T’es belle, ma femme, et on va danser
Tant qu’il y aura nous deux,
De la musique et nos yeux
T’es belle ma femme, on va se choisir un été
Pour s’asseoir et ne pas oublier
Ce qui fait que dans tes yeux, on oubli d’être malheureux
Ce qui fait qu’avec tes mains, j’ai toujours envie d’être le tien
robert.gagnon.g@hotmail.com
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