Poème de Delcau Roinos
Au fond des yeux
Ses pieds avançaient,
Vite et vers vous, le portaient.
Ses jambes à son cou,
Il courrait au rendez-vous.
Ces bras, ceux-là même qui vous enserraient,
Ces bras, qui sur ma poitrine son espoir serraient.
Des bras, qui portaient des mains habitées de doigts,
Des mains qui furent fidèles à votre corps comme il se doit.
Des doigts, caressants ou provocateurs,
Ces doigts, qui me servaient à être versificateurs,
Ces doigts, terminaisons de mes pensées amoureuses,
Des doigts, qui auront servis mes mots pour vous rendre radieuse !
Madame, si aujourd'hui je n'accours vers vous et reste immobile,
Ni vous, ni l'amour que je vous porte en n'êtes le mobile,
Me voici, cloué tel un vulgaire papillon,
Aussi désespéré que le serait, tombé de son nid un oisillon.
Je ne suis plus que statue sur socle à roulettes,
Maintenant verbales resteront mes pirouettes !
Comme mon amour pour vous, restera mental,
Je suis bien contre ma volonté devenu plante ornementale !
Approchez une dernière fois, venez voir,
Regardez en mes pupilles, comme dans un grimoire,
Oui là ! Bien au fond des yeux,
De vous je suis encore fou amoureux !
delcau.roinos@neuf.fr
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