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Poème de Arquin
Mon âme est un cimetière
Mon âme est un triste et sinistre cimetière !
Où le jour se jette, comme un linceul curieux,
Sur la sombre côte où les tombes prolifèrent
Aussi vite que des champignons vénéneux.
Et d’ailleurs, là où les vieilles pierres s’effritent,
Rampe ma conscience sur de piètres charognes ;
Et seule l’ambiance atroce ressuscite,
Comme un chien horriblement galeux qui grogne.
Puis, sur les gerbes de chrysanthèmes fanés,
Le Temps, de ce festin délicieux se régale,
Comme des vers de leur appétit affamé,
Partagent un repas fort lugubre et convivial.
Et enfin, sous l’ancienne terre fade et morte,
Gisent, imaginées, de funèbres fiançailles,
Un après-fœtus et de funestes cloportes,
Et enterrés très profond, des cercueils qui baillent.
gabriel.arquin@orange.fr
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