Poème de Noë
Face nord
Le champ de vision est glacé
Une rafale m’écorche la joue.
La nappe de brouillard envahie l’arête
Le silence tourbillonne et siffle à mon oreille
Ma tête balance étourdie des cliquetis muets
Les gouttelettes luminescentes s’agrègent à moi
Je n’avance plus
Immobile
Je pense à toi
Echouée sur la corniche je ne parviens à crier
Viens à mon secours mon amour
Tire sur la corde qui me retient à la vie
Fais- moi un signe tactile
Mon souffle s’épuise
Aveuglée pas ce nuage envahissant
Je n’avance plus
Immobile
Je pense à nos fils
Entre l’asphyxie et la survie ma conscience hésite
Les images de leurs sourires me tirent de ma léthargie
Je tends la corde de vie et envoie des secousses
Aucun signe tout d’abord aucune vibration me revient
Je crois entendre leurs appels et réponds de toutes mes forces
Je suis là, là aidez moi
Ton visage surgit de l’agrégat blanc
Je n’avance plus
Immobile
Je pense à ma vie
|