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Poème de Yvette Lhoste
Poèmes divers
La vie n’a pas gâté l’être humain que je suis
Mais j’aime mon prochain presque comme moi-même
Je cache ma douleur aux parents, aux amis
Car pour la supporter, j’ai tous mes chers poèmes.
Quand mon cœur est trop lourd et éclate d’ennui
Je ne veux pas que souffrent pour moi ceux que j’aime.
Plutôt que dévoiler un morceau de ma nuit
Je souris… et le soir, je m’écris un poème.
Mon chagrin peut ainsi dans mes yeux faire un nid
(le noir de mes cheveux cache ma face blême)
Je parle, je réponds, je marche, je souris.
Ce que je ne dis pas, ce sera mon poème.
Mon visage s’il est triste ou rit.
Au fond, ces deux rictus sont à peu près les mêmes.
Vous me voyez debout, c’est couchée que je suis
Comme les mots de sang, écrits dans mes poèmes.
Vous regardez ma bouche aussi qui me nourrit.
Mes aliments sont ils au poivre ou à la crème ?
Que m’importe cela, je ne suis pas ici.
Je mâche les quatrains, préparant mon poème.
Il faut que je confie quand arrive la nuit
A des feuillets tout blancs mon indicible peine.
Elle est lourde et me ronge et me tord… et ne fuit
Que pour se reposer au sein de mon poème.
Le sommeil , un moment, voilera mon souci.
Je rêverai encore… Comme le blé qu’on sème
Ma peine grandira… et finira la nuit.
Tout le jour j’attendrai, pour un nouveau poème.
didlhoste@wanadoo.fr
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