Poème de Delcau Roinos
Banlieue, miroir déformant de
la vie
Changer l'image de nos banlieues,
No man's land abandonné des dieux.
Ghetto de notre jeunesse,
Tes murs reflètent la tristesse.
Quartiers construits par nos aïeux,
Tu laisses entrer de faux dieux.
Banlieues tu fais de nous des guerriers,
De sédentaires petits aventuriers !
Lieu de retrouvailles, tristes cages d'escaliers,
Souvent plus enfumées que nos cheminées.
Battons-nous pour retrouver notre respect,
Luttons, pour de nos banlieues en changer l'aspect.
Banlieue source de l'ennuie,
Tu es moins triste dans la nuit,
Inspiration des slameurs,
Première scène pour rappeurs !
Banlieue tu n'es pas qu'un repère à bandits,
Il y a de l'amour dans nos pauvres cœurs maudits.
Aurons-nous la chance de fuir ces cités,
Ouvrez-nous les villes, nous saurons cohabiter.
Nous sommes votre futur,
Ne nous prenez plus pour des caricatures,
Banlieue, miroir déformant de la vie,
Rends-nous notre honneur, écoute nos envies.
Gouvernants, qui ne connaissent que chez-eux,
Vous nous avez parqué en ces sombres lieux,
Ce ne sont pas vos juges qui gommeront les injustices,
L'avenir que vous nous proposez n'est que factice !
Avant de vouloir refaire le monde,
Avec toujours plus de lois immondes,
Si vous retrouvez l'ouïe par hasard,
Entendez les cris sourds de vos banlieusards !
delcau.roinos@neuf.fr
|