Manuscrit

Édition Livres Librairies Partenaires Accueil Contact

Se libérer de l'inconfort physique

 

Chapitre 1
Sous-chapitre B

La vérité du présent

La compréhension du présent ne peut être recherchée par le désir, mais entre en existence quand le futur et le passé sont acceptés tels qu’ils sont. Le présent n’est pas ce qui devrait être et n’est pas ce qui a été. Chercher à vivre dans le présent est en fait une illusion future engendrée par la peur de vivre maintenant, car toute recherche est une réaction pour fuir le présent. La source de la véritable motivation n’est pas dans le futur ou le passé, mais dans le présent. Par contre, juger le temps est en réalité une non acceptation de ce qui est, il est essentiel de comprendre le futur ou le passé et non de le dominer.

Apercevoir et comprendre le mouvement de notre esprit sans nous juger ou nous justifier permet de faire pénétrer en nous une conscience et un calme nécessaire pour recevoir quelque chose de neuf. Ce quelque chose de neuf est la conscience de ce qui n’est pas actuellement. Par exemple, si je cherche à être en santé, actuellement je suis dans un état de non santé, alors ce qui est, est la maladie. Comprendre la maladie telle qu’elle est maintenant sans la juger de mal ou bien, apporte la conscience de ce qui n’est pas par rapport à ce qui est (la maladie) Cependant, chercher la santé ne pourra jamais créer la santé, car mon état actuel est le fait d’être malade et comment puis-je créer quelque chose de sain avec quelque chose de malade ? N’est-il pas essentiel avant tout de comprendre la maladie telle qu’elle est ? En vérité, sans m’en rendre compte, la transformation intérieure a déjà commencé et une nouvelle conscience entre en existence, soit celle de ce qui n’est pas, par rapport à celle qui est actuelle. Donc la conscience de la santé entre en existence lorsque nous acceptons ce qui est, ce qu’est la maladie que nous avons créée.

Nous ne pouvons pas selon des explications et des définitions de mots, comprendre le moment présent, nous devons chacun de nous le vivre directement sans aucun intermédiaire ou autorité. Nous ne pouvons aller vers le présent en accumulant des connaissances dans des livres ou par des enseignants, à nous de faire notre propre chemin en acceptant d’abord que nous vivons constamment dans la peur en fuyant le présent vers le futur ou en demeurant dans le confort du passé.

La véritable création est engendrée par l’énergie actuelle et non par une énergie que nous cherchons à inventer et que nous étiquetons comme un rêve, une fin, un but, un objectif, une sensation ou un devenir. Pouvons-nous voir sans distraction la nécessité de comprendre le moment présent au lieu de se sauver en désirant une fin contraire et illusoire ?

Je comprends notre impatience à vouloir une solution pour vivre en bonne santé et être bien physiquement, par contre, si nous pouvions observer ce que nous pensons, faisons et sentons, peut être pourrions nous vivre paisiblement, joyeusement et harmonieusement ?

Ce qui nous intéresse n’est pas demain, mais maintenant, je ne dis pas de juger l’avenir, par contre nous avons toujours envie de faire les choses qui nous intéressent en premier sans effort ou sans lutte. Par exemple, si actuellement vous avez la possibilité d’aller jouer au golf ou de passer la tondeuse, il ne sert à rien de s’obliger à faire quelque chose contre ses sentiments en utilisant la volonté ou la discipline, qui elle s’appuie sur des jugements de valeurs de ce que nous devrions faire, soit un idéal futur. L’important est de comprendre que la véritable motivation est engendrée selon ce qui nous intéresse maintenant et non ce que nous devons faire. De quelle façon avons-nous établi ce que nous devrions faire ? Certainement pas selon soi-même n’est-ce pas ? Alors, tout ce que nous faisons afin de devoir ou être obliger de faire est en vérité quelque chose provenant de l’extérieur de nous qui nous a culpabilisés afin de combler leurs propres désirs en nous manipulant pendant notre jeunesse. Nous utilisons le mot responsabilité comme outil de peur pour obliger les autres ou nous-mêmes à exécuter de force quelque chose et montrer combien nous sommes si importants et pleins de responsabilités en face des gens. Pourquoi devons-nous prouver notre importance ? Sommes-nous entrain de protéger notre ego ? Affirmer avoir des responsabilités est simplement un mot qui ne représente pas nécessairement ce qui est vrai, remplacer le mot obligation par le mot responsabilité ne change rien de cette situation, car faire quelque chose par obligation est simplement la peur de ce que les autres pourraient penser de nous, soit l’image de soi ou l’ego.

C’est ainsi que nous sommes venus à croire que la motivation est une fin idéalisée. Observez-vous dans vos rapports et observez les gens sans juger pour voir par vous-mêmes ce point de vue et non en me croyant. La véritable motivation n’est pas quelque chose provenant des autres même si des images sont utilisées pour stimuler en nous des ambitions ou des envies. Ce genre de motivation apporte des souffrances, des luttes et des efforts pour tenter d’acquérir des possessions, mais au fond de nous, nous avons déjà une intention véritable, une motivation véritable qui est celle de se connaître et s’aimer. Nous croyons n'être rien du tout et cherchons à acquérir des connaissances et des choses pour prouver notre valeur et notre bonheur. C’est quand nous observons directement en nous ce vide intérieur sans jugement que la véritable transformation débute.

Quand nous voyons notre maladie, notre obésité, notre faiblesse physique ou tout autre inconfort sans juger et sans justifier, c’est alors que la véritable motivation peut entrer en existence et va entrer en existence, car c’est notre nature. La crainte d’une baisse de motivation n’est même pas envisagé, craignez-vous de ne pas avoir la motivation nécessaire pour manger durant toute votre vie ? Bien sur que non, parce que manger c’est naturel, mais est-ce que la santé est naturelle ? Est-ce que l’amour est naturel ?

Il n’y a aucun effort à faire pour être en santé, cependant nous avons été conditionnés à faire des efforts pour devenir, ainsi nous croyons le fait de se discipliner, lutter, s’obliger pour être bien. En vérité, c’est parce que nous ne nous connaissons pas que nous faisons des efforts, alors continuer à faire des efforts va créer des croyances de plus en plus fortes et augmenter l’oublie de soi en créant une image de soi de plus en plus égocentrique.

Qu’est-ce que la motivation véritable ? Pouvons-nous revenir sur cette question et observer ensemble que notre conscience est différente ? Sans nous en rendre compte, nous évoluons en conscience en comprenant ce qui est et ceci est en vérité une transformation, car nous constatons que des informations nouvelles entrent en nous sans effort pour les trouver et sans autorité pour nous forcer à les accepter.

La conscience de ce qui est, est la fondation de tout, car elle apporte l’information présente nécessaire afin d’ex-primer notre pouvoir de choisir en toute liberté pour ensuite éprouver en nous le sentiment d’être. Mais nous avons été programmés à obéir à nos parents, nos professeurs, aux autorités et aux puissants qui nous contrôlent et manipulent par la peur et la culpabilité, alors au lieu de vivre des sentiments, nous vivons des ressentiments sans en être conscients.

La conscience est une observation directe en ayant l’intention de comprendre actuellement et l’inconscience est un jugement provenant de nos croyances passées qui agit comme un filtre qui passe ou ne passe pas selon ce que nous pensons.

Nous faisons sans effort tout ce qui nous intéresse, toutefois sommes-nous conscients de ce qui engendre cet intérêt ? Si nous avons envie de manger beaucoup, de ne pas bouger, de se distraire, de mentir, de critiquer etc., l’essentiel n’est pas de chercher des justifications en se demandant pourquoi, mais en comprenant ce qu’est l’inertie, la distraction, le mensonge, la critique, la gourmandise, etc., sans juger ou raisonner, alors une autre conscience entre sans effort et la transformation se produit ou ne se produit pas selon ce que nous aimons, mais l’important est d’aimer être en ce moment et non de chercher à changer pour le mieux ou pour plaire aux autres. C’est la vérité qui libère et non l’effort pour se libérer.

J’aimerais qu’ensemble nous puissions porter attention sur la conscience, la motivation, l’émotion, le sentiment et la sensation afin de discerner le sens de ces énergies qui influencent nos choix et peut être provoquer en nous une transformation de la conscience et ainsi choisir en toute liberté.

Nous avons observé que la conscience est la fondation de tout ce qui existe et elle s’appuie sur deux énergies, soit l’amour de ce qui est ou la peur de ce qui devrait être ou a été. La motivation dans le sens de motif d’action, est une raison d’agir dans le but d’arriver à une fin imaginée qui procure une sensation agréable ou sécurisante, par contre, la raison qui est la pensée, est-elle comprise ou conditionnée à obéir selon des cadres ou croyances particulières ? Nous observons clairement que la motivation telle que nous la comprenons, n’est pas l’amour mais la peur.

L’émotion ou énergie en mouvement est maintenant sans y penser, car penser demande du temps. Cependant, si nous ne sommes pas conscients de la conscience entre l’amour et la peur, manifestement nous réagissons par la peur, car notre environnement présent à sa base sur cette fondation et nous tient prisonnier par la culpabilité, la respectabilité ou la conformité.

Nous observons ceux qui vivent par la motivation jugent constamment ceux vivant par les émotions, mais les deux groupes ont besoin l’un de l’autre pour s’exploiter mutuellement et créer ensemble une certaine convention que nous définissons comme étant l’échange. Ainsi nous croyons que l’échange est l’amour entre nous, pourtant c’est ceci qui nous divise et nous sépare au moyen de cette rechercher à gagner sur l’autre qui est engendré par la peur de perdre.

 Comprendre l’émotion et la motivation telle qu’elles sont, permet de voir qu’en fait ces énergies ne sont pas véritables mais illusoires, car elles sont engendrées par la peur ou l’inconscience. Cependant, sans elles nous ne pourrions pas faire entrer en existence la conscience de ce qui n’est pas ? Soit la véritable émotion et motivation qui est en réalité une seule et même énergie, mais elles sont actuellement illusoires parce que nous les avons séparés inconsciemment par la peur afin de justifier nos comportements dans nos relations.

Quelle est cette véritable énergie qui est à la fois un début et une fin ? Si nous la cherchons à l’extérieure de nous et qu’en vérité elle est à l’intérieure de nous, nous pourrions la chercher toute notre vie sans la découvrir dans le sens de prendre conscience ? Se peut-il que ce soit exactement ce que nous vivons ?

Nous allons entrer maintenant dans un domaine particulièrement sensible et nous devons mettre de coté tous nos préjugés et croyances passées afin d’être attentifs et comprendre ensemble ce que le neuf, l’inconnu est. Se préparer à vivre quelque chose est également une sécurité, une crainte d’être inconfortable en face de l’inconnu. Connaître le neuf, l’inconnu est une contradiction ou abstraction, car si nous reconnaissons quelque chose, automatiquement elle n’est plus neuve. Nous observons ici les deux mouvements inconscients de la peur, soit de demeurer dans nos croyances passées ou celui de désirer une fin future qui est également une projection engendrée de nos croyances passées. Nous créons et recréons des conflits lorsque nous n’acceptons pas la peur telle qu’elle est et la fuyons au moyen de la sécurité de ce qui a été ou du désir de ce qui devrait être.

C’est par la compréhension de la peur qui fait entrer en existence sans effort ce qui n’est pas la peur. Cette énergie est en vérité la seule qui soit vraie et lorsqu’elle est exprimée librement par le désir, elle apporte des sentiments de bien-être qui donne comme conséquence, une évolution de notre conscience pour ainsi reprendre le cycle et revenir à notre point de départ. En définitif, le début est la conscience qui crée la pensée afin de produire l’expérience ou expression de cette conscience en totale liberté de choix pour finalement éprouver en sentiment ce que nous sommes, apportant une évolution de la conscience. Nous observons un processus infini et éternel et non une poursuite continuelle pour fuir le présent.

Ce processus est celui de l’amour, soit ce que nous sommes et non une sensation par laquelle nous entendons des définitions exotiques à chaque jour et par toutes sortes de gens qui communiquent ce que devrait être l’amour. En vérité, chercher à définir l’amour par la pensée est une échappatoire, un désir de fuir ce qui est vers ce qui devrait être. L’amour n’est pas du domaine de la pensée donc chercher à accumuler des connaissances sur l’amour nous éloigne de ce qu’est l’amour. C’est quand nous sommes conscients de ce qu’est la peur et le désir que l’amour, qui est un processus d’évolution de la conscience, entre en existence maintenant à chaque instant. Définir en mot ce que l’amour est, est en fait une personne qui n’est pas consciente d’elle-même et qui vit actuellement dans la peur ou l’inconscience.

Se comprendre, c’est observer nos pensées, nos actions et nos sentiments à chaque instant sans faire d’efforts pour observer. Cette observation est le résultat de l’intention de se connaître donc si nous utilisons la volonté et la discipline pour se connaître, nous luttons pour acquérir une intention véritable et alors nous créons une illusion de ce que nous sommes, soit l’ego ou image de soi qui est engendrée par la domination de notre être et non par l’amour de notre être. Si nous n’avons pas d’intention, pourquoi nous obliger à en avoir une ? Comprendre profondément notre manque d’intention fait entrer sans effort une conscience de ce qui n’est pas en relation avec ce qui est (aucune intention), c’est alors que peut être quelque chose de neuf pourrait prendre naissance en nous.

Le moment présent est ce qui « est », cependant nous cherchons à le fuir par n’importe quel moyen possible nous permettant de bien nous sentir. De toute évidence nous évitons de comprendre nos sentiments présents en recherchant une fin sécurisante ou agréable. N’est-ce pas de cette façon que nous réagissons ? Depuis notre enfance, tout ce que nous avons fait a été jugé par les adultes qui avaient une autorité sur nous et ceci a créé exactement le contraire de l’amour de soi, soit les ressentiments. Arrêtez-vous net ici et observez un parent avec un enfant pour voir que le jugement est constamment employé inconsciemment pour manipuler les gens afin d’obtenir quelque chose.

À présent, parce que nous vivons tellement de ressentiments, nous cherchons l’abri, la protection, dans des sensations agréables et sécurisantes que les autres nous promettent au lieu de faire face directement à nos relations et comprendre ce que sont les ressentiments. Donc, pour prendre conscience de nos vérités, soient nos sentiments, nous avons à comprendre ce qui est, soit ce que le ressentiment est au juste et par cette action de la conscience, peut être éveiller en nous quelque chose de nouveau. La vérité est ce qui est, soit la compréhension des ressentiments et non de chercher à comprendre les sentiments selon des idées. Cette compréhension est seulement possible dans l’instant présent en relation avec les gens, les choses et les idées.

Nous pouvons individuellement savoir sans l’aide de personne quand nous avons mal physiquement et mentalement, alors nous n’avons pas besoin d’aucune autorité pour le savoir. Il est fort probable que nos sentiments furent jugés selon ce que les autres nous disaient de ce que nous devions sentir, faire et penser créant ainsi une contradiction entre ce que nous vivons, ce qui est vrai pour nous et ce que les autres disaient. Par la peur, la culpabilité et les conditions, nous sommes venus à oublier nos vérités et adopter les illusions des autres, car notre sentiment du moment n'a pas été respecté. Combien de fois avons-nous senti en nous les ressentiments créés par le jugement des autres ? Inconsciemment nous avons « évolué » avec cette façon d’être et à notre tour, nous l’avons adopté et l’utilisons dans nos relations de façon inconsciente.

Comprendre les ressentiments et l’inconfortable fait entrer en nous la conscience de respecter nos vérités, nos sentiments. Plus nous comprenons les ressentiments et plus nous demeurons avec sans les fuir, alors ceux qui nous jugent, nous pouvons demeurer avec eux en toute conscience car ils nous donnent les informations nécessaires pour nous comprendre et comprendre qu’ils ne se connaissent pas. S’intéresser à la compréhension du ressentiment fait en sorte que ceux qui jugent et créent les malaises dans les relations ne veulent pas demeurer longtemps avec ceux qui désirent comprendre. Faites en l’expérience une seule fois et vous verrez en action ce que la peur est et tous les efforts que nous faisons pour éviter de demeurer avec elle pour la comprendre. La peur c’est nous-même quand nous évitons d’être avec ce qui est.

Pour comprendre le présent, nous devons comprendre également le passé, qui lui est composé de nos croyances, nos traditions, nos expériences, nos conditionnements ou habitudes inconscientes. Nos fondations ou nos valeurs sont très importantes donc il est essentiel de voir ce qu’elles sont afin de débuter par ce qui est vrai pour nous et non ce qui devrait être vrai pour nous. Cet arrière plan est la base de toutes nos réactions, nos mobiles, nos désirs, nos craintes et nos habitudes conscientes ou inconscientes, c’est notre archive ou notre mémoire accumulée depuis notre naissance.


Copyright © 2004, Les éditions Mélonic