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Se libérer de l'inconfort physique

 

Chapitre 2
Sous-chapitre A

L’autorité et le jugement

La liberté et la motivation véritable ne sont pas séparées l’un de l’autre, ils sont l’expression de notre nature. Lorsque nous sommes libres de faire ce que nous voulons, la motivation n’est pas nécessaire. En vérité, il n’y a pas de choix, mais un amour de faire ce que nous désirons pour notre bien-être. Tout ce qui est entrepris sans obligation, sans condition, sans exigence, sans culpabilité et sans peur n’est-il pas quelque chose de joyeux, agréable et facile à faire ? Imaginez que je vous donne des solutions, des principes de succès ou des moyens expérimentés avec preuves à l’appui afin de pouvoir vivre en santé et en confort. Serais-je entrain de vous aider véritablement ou serais-je entrain d’augmenter mon pouvoir sur vous par un conditionnement, une dépendance et une incapacité en vous donnant vos sensations agréables et sécurisantes, donc une non liberté ? Serais-je entrain de me séparer de vous en établissant une source autoritaire qui connaît et un esclave qui subit l’autorité ? Serais-je également entrain de ramener le passé pour fuir le présent ?

La liberté n’est pas un choix entre deux ou plusieurs choses connues, entre deux ou plusieurs solutions provenant des autres, mais est simplement la possibilité de recueillir ou recevoir toutes les informations actuelles pour être libre de s’exprimer sans jugement et condamnation tout en éprouvant personnellement les sentiments de nos créations et non en imitant les autres.

Les connaissances passées ou futures ne sont pas utiles pour choisir librement, car elles s’appuient sur des croyances ou des hypothèses. Il est essentiel de voir la différence entre ce qui est l’information actuelle et ce qui est une solution. Une solution est une conclusion passée, un jugement pour fuir le maintenant et prouver que nous avons raison, tandis que l’information actuelle est ce qui est.

La liberté de choisir est une illusion tant et aussi longtemps que nous fuyons la compréhension de la liberté en ajoutant un mot comme « choisir » après le mot « liberté » Ceci se nomme l’identification, qui est une distraction de l’esprit pour nommer les choses et être à l’aise au lieu de comprendre les choses telles qu’elles sont. Il peut paraître très difficile de comprendre ici, mais voyons d’un peu plus près ce que comporte l’identification. Si nous voulons comprendre la liberté, nous devons l’explorer profondément, par contre nous sommes tellement superficiels et conditionnés à fuir, que nous ajoutons un mot, une identification et ainsi se débarrasser ou croire que nous savons ce qu’est la liberté. Ainsi, identifier les gens et les choses est une façon pratique ou commode pour se débarrasser de la compréhension du vrai et du neuf en nommant par un nom et ainsi le garder en souvenir. L’identification est donc un jugement rapide qui nous empêche de comprendre et ainsi pouvoir justifier nos actes malveillants. Par exemple nous identifions les nationalités, vous êtes américain, je suis canadien, il est italien, chrétien, hindous, musulman, etc., mais jamais nous disons que nous sommes des êtres humains et encore moins qui nous sommes. Nous voyons un espagnol, et nous l’identifions ainsi, alors nous croyons le connaître, mais c’est le mot que nous savons et non l’être. Le mot est quelque chose de sécurisant et permanent tandis que l’être est quelque chose qui change constamment.

Nous ne pouvons pas savoir ce qu’est le désir, l’amour, la peur, la liberté, etc., tant que nous y ajoutons un mot pour l’identifier et ainsi oublier qui nous sommes. Il y a le désir de réussir, le désir de manger, le désir de fuir, le désir de sécurité, le désir de se venger, le désir d’avoir une maison, le désir de reconnaissance, mais jamais nous observons ce que le désir, la peur, la liberté ou l’amour est. Nous ajoutons un mot qui est une idée et ainsi se concentrer sur le nom, l’idée, au lieu d’être attentif et comprendre le désir, la peur, la liberté, la maladie, etc., sans identification.

Toutes nos couches de la société et nos nations ont cette base comme fondation de ce qu’elles croient être la liberté, l’amour, la santé ou la paix. Nous sommes séparés entre celui qui a l’autorité et celui qui subit l’autorité, entre celui qui juge et celui qui subit le jugement, entre le patron et l’employé, entre celui qui ordonne et celui qui exécute l’ordre, entre l’enseignant et l’enseigné, entre le parent et l’enfant et également entre Dieu et ses disciples. Ainsi notre évolution collective est une répétition et une imitation des croyances (oublions le mot valeur s’il vous plait) en faisant la propagande des mots entre les générations.

Par exemple, si je vous dis comment faire pour bien vous entendre avec les autres ou pour être en bonne santé, je suis entrain de créer une division entre nous deux, entre celui qui sait et celui qui est ignorant ou stupide. En vérité, je suis entrain de vous donner une solution à votre problème et non de comprendre ensemble ce nouveau problème, ce cadeau ou cette surprise. Je me crois supérieur à vous car j’ai accumulé beaucoup de connaissances ou expériences passées sur ce sujet et vous vous sentez inférieur ou en sécurité. Comme nous l’avons remarqué, la mémoire des mots ne peut pas véritablement transformer quelque chose, car elle produit des croyances inflexibles et ne peut donc pas rencontrer le neuf, les provocations de la vie. Pour comprendre, l’expérience doit être totale et non superficielle. Les idées sont des obstacles à la compréhension des problèmes lorsque la liberté ou expression spontanée et le sentiment d’être ne sont pas vécus par celui qui pense et agit.

D’un autre coté, si je vous informe de ce qu’est la mésentente ou la maladie actuelle, vous obtenez de plus en plus d’information sur ce sujet, sur ce qui est, alors vous êtes libre de vous exprimer et d’agir selon ce que vous êtes maintenant et non ce que vous voudriez être. En réalité, je ne cherche pas à vous influencer, à vous manipuler ou à vous convaincre, mais à vous informer de ce qui est, c’est tout.

Quel serait le but, le motif, de vous influencer à adopter ma solution ? De me faire reconnaître comme quelqu’un d’important, de connaissant et d’intelligent ? Si c’était le cas, alors je serais dans la confusion totale. Nous écoutons constamment des gens qui cherchent la gloire et la reconnaissance donc des gens confus. De toute évidence, suivre des gens qui créent des conflits va apporter encore plus de conflits dans nos vies et notre monde. Nous observons des guerres, des conflits, des massacres, des vols, des colères, des souffrances et non l’harmonie et la paix en nous et entre nous.

Je ne sais pas si nous avons beaucoup d’information concernant ce qu’est l’autorité, mais voyons ensemble ce qu’elle est au juste concernant le sujet qui nous préoccupe, soit notre bien-être physique.

Nous sommes conditionnés à aller consulter quelqu’un qui résout les problèmes des autres dans le sujet qui nous intéresse, car nous croyons très profondément qu’un professionnel est une source valable. Cependant, observons pour comprendre si véritablement il peut nous guider. Si je suis médecin ou docteur, j’ai accumulé beaucoup de connaissance et de croyance dans le domaine de la santé pour ainsi pouvoir pratiquer la médecine. Cependant, est-ce que je vis ce que je pratique ? Je me définis comme quelqu’un qui guérit et aide les autres, par contre comment puis-je comprendre ce qu’est la maladie ou la santé selon mes propres expériences et sentiments, quand je fuis ce qui est par mon travail de médecin ? Je conçois qu’il soit important de consulter un médecin pour les urgences et les accidents, toutefois, je ne peux rien pour vous si je ne suis pas conscient de me connaître et conscient de mon bien-être. Comment pourrait-je l’être quand je passe mon temps à ne pas m’occuper de ma santé, mais m’occuper des affaires des autres pour satisfaire inconsciemment mon ego, mon image de moi d’une personne « respectable » ? Parler de santé n’apporte pas la santé et guérir les autres n’est pas ma vérité, mais une illusion de ce qui paraît vrai.

Si vous vivez dans un environnement de brutalité, il est très probable que vous devenez par habitude inconsciente, quelqu’un de brutal. Observez maintenant l’environnement d’un médecin, quel genre de personne voit-il toute la journée ?

Il est facile de montrer combien nous sommes instruits (ne pas confondre avec intelligent) devant ceux qui ne sont pas en santé et qui ont peur de donner tort aux gens ayant beaucoup d’éducation. Par contre lorsque nous vivons dans le présent et avons l’intention de comprendre ce qui est, il n’y a pas de peur. Nous savons que l’intelligence n’est pas l’accumulation de connaissance qui est simplement des mots et des identifications pour fuir la compréhension de ce qui est. Plus nous connaissons de solutions, moins nous sommes libres de comprendre les problèmes. Une solution est du passé, tandis qu’un problème est toujours neuf.

La peur est la négation de ce qui est au moyen du passé ou l’avenir.

Pourquoi allons-nous consulter les autres ? N’est-ce pas un signe de pauvreté intérieure ? Allons-nous voir une source qui nous dira de compter seulement sur soi-même ? Bien sûr que non, pourtant la vérité est que nous sommes pauvres intérieurement et la source extérieure l’est également. Tous les deux nous fuyons la vérité actuelle qui est la compréhension du problème et non une séparation entre celui qui a le problème et celui qui a la solution.

Obtenir une solution des autres ou apporter une solution aux autres, est simplement une recherche de sensations agréables et sécurisantes pour éviter de se voir pauvre, vide et confus en toute inconscience. Est-ce ainsi que nous pourrions comprendre notre propre pouvoir ?

L’intention d’un médecin n’est-il pas de nous guérir et non de nous comprendre actuellement ? Alors son action est engendrée par une idée illusoire (la croyance passée de ses connaissances et la santé future de ses théories) et non sur la vérité présente (le malade) Me comprenez-vous ?

Je ne suis pas entrain d’attaquer ou de juger la médecine, mais d’apporter une certaine conscience pour nous libérer de nos inconforts physiques.

Plusieurs d’entre-nous pourraient affirmer que nous avons besoin de médecins, de psychologues, de prêtres, etc., par contre avoir besoin de quelqu’un n’est-il pas une dépendance ?

Avoir besoin de quelqu’un pour notre bien-être n’est pas similaire au fait d’avoir besoin d’un plombier ou autres personnes pour les choses techniques. Si j’ai recours aux autres pour mon bien-être physique, émotionnel, spirituel et relationnel, alors je suis totalement et profondément vide et confus, car je cherche quelque chose de réconfortant pour soulager ma souffrance qui est passagère.

Cependant, pourquoi ne pas demeurer avec ce vide et cette souffrance jusqu’au bout ? Sommes-nous entrain de juger le vide et la confusion ? Comprendre le vide et la confusion est une expérience merveilleuse et libératrice, c’est un moment grandiose et unique que nous recevons de la vie, parce qu’elle nous apporte la clarté et la lucidité. Alors la souffrance, l’inconfort, la peur, la culpabilité et l’ignorance sont comprises et non dissimulées.

Combien payeriez-vous pour ne plus avoir à vivre ces états dans votre vie ? Alors pourquoi fuir la compréhension de ce qui est ? C’est en demeurant avec le vide et la confusion que nous pouvons la comprendre et s’en libérer comme la pluie nettoyant le sol. Laissons la nature s’exprimer, laissons nous nous exprimer naturellement.

Le jugement est quelque chose d’inconfortable et de destructif. Nous tous l’avons ressenti des milliers de fois. Il a sa raison d’être de culpabiliser les gens lorsqu’une parole ou une action n’est pas conforme aux valeurs ou croyances de celui ou ceux qui jugent.

Ces valeurs sont représentées selon ce que nous devons faire, être, avoir, penser ou toute autre activité. En vérité, le jugement est un conditionnement de la pensée afin de devenir comme tout le monde et ainsi être diriger, manipuler, contrôler et utiliser pour les désirs égocentriques de ceux au pouvoir. Ce devenir « respectable », n’est-il pas une échappatoire pour fuir le présent ?

Nos systèmes judiciaires et politiques parlent de liberté et ce sont eux qui jugent les gens en appliquant des lois et règlements votés. Jamais au grand jamais ils ne s’arrêtent pour comprendre ce qu’est l’injustice ou le manque de liberté. Ils dirigent nos écoles et obligent les enfants à se faire compétition entre eux pour savoir qui est le meilleur. Qui d’entre-nous a reçu de l’information à l’école concernant son bien-être corporel, spirituel et relationnel ?

Les punitions, les condamnations, les obligations, les conditions, les traditions, les nations, les identifications, les limitations, les manipulations et les compétitions produisent des croyances qui créent des divisions et des conflits partout sur cette planète. Ce n’est pas nos solutions politiques, globales ou mondiales qui peuvent transformer ce monde, mais en se comprenant d’abord dans nos relations entre vous et moi, entre vous et vos enfants, qui se projette ensuite jusqu’à l’échelle mondiale. La société est statique et elle est un agrandissement de nos conflits personnels de tous les jours. Vouloir transformer la société par toutes sortes de solutions intelligentes sans se transformer soi-même est la confusion et l’ignorance en action.

Pour exprimer librement ce que nous sommes et désirons vivre, il est nécessaire de comprendre d’abord les obstacles qui nous empêchent de vivre sainement. C’est alors, que la motivation véritable ou l’énergie vitale s’ex-prime sans effort, sans lutte et sans discipline rigoureuse.

Nous avons observé que l’autorité est un de ces obstacles en créant la peur en nous au moyen du temps ou la pensée qui cherche à fuir le présent. Ceux qui sont venus avant nous, nous obligent à adopter leurs croyances et traditions passées et ceux qui ont accumulé des mots et des connaissances croient également avoir raison sans jamais s’observer dans l’actualité de ce qui est.

L’autre obstacle majeur étant bien sûr le jugement provenant des gens qui cherchent à conserver leurs croyances et leur autorité lorsque nous voulons expérimenter autre chose pour découvrir par nous-mêmes d’autres possibilités.

Ainsi, qu’est-ce que le jugement ? Nous en avons discuté auparavant, mais ici nous allons entrer plus profondément et observer ensemble ce qu’il produit. Il est évident que le jugement a sa source à l’extérieur de nous, par contre nous vivons l’effet à l’intérieur au plus profond de notre être. Ce que nous vivons, sentons, n’est pas quelque chose qui nous fait du bien. Chacun de nous avons ressenti ce que nous expliquons ici en mot, nous n’avons pas besoin de mots pour le ressentir n’est-ce pas ? Le mot que nous allons utiliser pour ne pas répéter l’ensemble de ce paragraphe est le mot culpabilité. Donc un jugement produit de la culpabilité.

Ainsi, chercher à savoir si ce que nous ressentons est bien ou mal, est en réalité une perte d’énergie, car nous évitons de comprendre la cause qui est le jugement.

Nous sommes aveuglés par les conditions, les effets ou les objets sans comprendre ce qui les créent. Nous croyons que lorsque nous changeons ou modifions les résultats, les conditions ou les circonstances, que nous sommes libérés de nos problèmes. C’est en comprenant le jugement tel qu’il est qui peut nous permettre de se libérer de la culpabilité, ressentiment ou sentiment inconfortable sous toutes ses formes. Actuellement, peut être que le seul sentiment que nous avons senti dans notre vie est celui de la culpabilité, donc pouvons-nous voir tout ce que nous faisons pour chercher à fuir ce que nous sentons au moyen de sensations agréables et sécurisantes ? Nos religions nous enseignent même à redouter Dieu et le jugement dernier.

J’observe les enfants d’aujourd’hui pour comprendre ce que j’ai peut être vécu en étant jeune et j’ai mal en moi lorsque je vois les adultes ou les autorités qui jugent constamment ce qu’ils font ou veulent faire. Nous observons avec simplicité que le jugement est une conclusion de ce que les autres affirment être bien ou mal, correct et pas correct, bon ou mauvais, gentil ou pas gentil, acceptable ou non.

Selon qu’elle critère pouvons-nous juger les comportements et les actions des autres ? N’est-ce pas sur les valeurs passées ou croyances passées ? Mais quelle est l’intention de juger ? N’est-ce pas quelque chose dont nous soyons incapables d’avoir où avons besoin et ainsi nous croyons l’obtenir en jugeant les autres ? De quelle façon jugeons-nous les gens ? Quel est le moyen ou l’outil que nous utilisons pour créer le jugement ? N’est-ce pas au moyen des mots prononcés ? Donc le jugement provient de la pensée exprimée au moyen des mots et nous savons que la pensée est une accumulation de mémoire rien de plus. Ainsi, les gens pensent que plus ils auront de la connaissance et de l’autorité, plus ils connaîtront les conditions pour juger les gens et les faire agir selon leur désir. N’est-ce pas ce que nous observons actuellement ?

En vérité, ce n’est pas pour modifier le comportement des autres que nous les jugeons ou les punissons, mais bien pour satisfaire nos désirs égocentriques s’ils ne se conforment pas, n’obéissent pas ou n’exécutent pas nos ordres.

Mais qu’en est-il avec ceux qui veulent changer et transformer ces croyances ? Regardons de plus près ce point important. Si nous expérimentons quelque chose qui produit un résultat différent de ce que les autres nous disent, alors le jugement ne nous fait pas peur, car l’expérience totale est vécue. C’est quand l’expérience totale n’est pas vécue que la mémoire produit un résidu important. Tous ceux qui accumulent des connaissances ont beaucoup de mémoire et très peu de vérité et d’expériences véritables. Alors, ils comptent sur le jugement et la raison, qui sont du passé ou de la mémoire, pour prouver quelque chose dont nous n’ayons pas besoin de croire. Nous comprenons ce qu’est l’expérience totale. Chercher à prouver ou avoir raison sont simplement des réactions d’une personne qui ne vit pas ce qu’elle dit.

Observons ce qui se passe lorsqu’un enfant fait quelque chose ou a fait quelque chose en dehors des valeurs des parents ou des autorités. Il me semble que pour nous tous, nous avons expérimenté plusieurs fois ces situations en produisant des croyances ou des habitudes inconscientes très profondes et voir ensemble les faits passés afin de peut-être par la compréhension, nous en libérer complètement.

Lorsque nous voyons une personne faire du tort à un enfant ou à n’importe qui, notre première réaction est de juger l’action selon nos propres valeurs, mais sommes-nous conscients de nous-mêmes en ce moment ? Observons-nous la prochaine fois que nous verrons une situation semblable à la télévision ou ailleurs. Si nous ne le sommes pas, est-ce possible que celui qui fait une chose que nous qualifions ou jugeons incorrect, ne l’est pas non plus ?

Ainsi, nous voyons que nous réagissons n’est-ce pas ? N’avons-nous pas selon des sources autoritaires de psychologie ou autre, se faire dire de contrôler ses émotions ? Que veut dire exactement ceci ? Ne pas réagir à la provocation ? Réagir selon leurs croyances à eux ? Je crains que ce soit la deuxième option. Si nous ne réagissons pas à la provocation, nous sommes morts. Si je vous pique avec une aiguille ou si je vous pique dans votre orgueil, vous allez réagir. Nous réagissons selon nos croyances profondes et une de ces croyances est celle de juger nos réactions et nos émotions, alors jamais nous ne pourrions nous comprendre et c’est exactement ce qui se passe.

Réagir en acceptant ou refusant un idéal de ce qui devrait être, est en fait, un jugement porter sur ce que nous sommes à l’instant selon ceux qui cherchent le pouvoir sur nous en nous divisant entre celui qui sait et celui qui ne sait pas. Plusieurs vont même interpréter mes mots en affirmant que c’est correct de réagir en blessant ou en tuant les autres. La question n’est pas là, si cela vous fait du bien de blesser les autres, continuez jusqu’à ce que quelque chose se produise dans votre vie pour prendre conscience du bien-être de soi et des autres. Cependant, si j’ai l’intention de comprendre vos réactions, ce n’est pas par le jugement en affirmant que j’ai raison ou que vous avez tort, qui est en vérité la peur de se tromper, que vous pourriez vous aimer et ainsi vous transformer, mais en vous faisant prendre conscience de ce qui est. Si vous ne prenez pas conscience, je ne peux rien faire d’autre dans notre relation et c’est bien ainsi pour moi et pour vous.

Avez-vous déjà entendu parler de la critique constructive ? Qu’est-ce que c’est exactement ? N’est-ce pas une certaine opinion, idée sur ce que nous faisons ? Pouvons-nous voir directement et sans détour, la construction artificielle que nous inventons pour pouvoir juger et blesser les autres afin d’obtenir gain de cause ? Une critique demeure une critique quel que soit le mot que nous y ajoutons et une critique est simplement un jugement de valeur qui nous empêche de nous aimer. Comment une personne peut-elle juger quelqu’un en affirmant que ses croyances ou valeurs sont meilleures que les nôtres ? Sur quoi se base-t-elle exactement ? Sur ses expériences passées, celles des autres ou sur ce qui est actuellement ?

Est-ce possible qu’une personne qui juge ou critique ne s’aime pas ? C’est en demeurant avec quelqu’un qui juge que la vérité se révèle à nous sans effort lorsque que nous avons l’intention de comprendre au lieu de chercher à fuir l’inconfort. En réalité, celui qui juge va fuir pour protéger son ego, car il vient de créer en lui-même un sentiment inconfortable. Pour nous, c’est la vérité qui libère et plus jamais nous ne ressentirons la culpabilité des autres même si des milliers d’autres occasions vont se présenter à nous. Nous voyons ce que les autres ne voient pas, que nous tous créons nos propres sentiments et non quelque chose qui nous arrive selon les autres ou les circonstances.

Nous utilisons la punition pour justifier nos actes cruels et haineux tout en cherchant l’approbation des autres afin de prouver et se prouver que nous avons raison d’agir ainsi. Nous allons même jusqu’à affirmer que nous donnons des punitions parce que nous aimons nos enfants. Pouvons-nous voir l’ironie et l’inconscience que nous perpétuons pour demeurer ignorant ? L’ignorance est synonyme de croyance et conditionnement. Se libérer de l’inconfort est seulement possible quand nous pouvons re-garder directement les choses telles qu’elles sont et non au travers nos préjugés de nos nombreuses croyances.

Une des plus puissantes croyances illusoires est celle de croire qu’en vieillissant, nous ne pouvons pas être bien physiquement. Nous sommes influencés par les images de gens de plus en plus malades, mais jamais nous observons notre peur de ne pas accepter ce qui est. Nous préférons protéger notre image personnelle, qui est une idée illusoire dans le futur provenant de nos croyances passées, au lieu tout simplement se connaître et s’aimer tel que nous sommes. L’image ou l’ego est ce que nous croyons être et non ce que nous sommes. Je le répète pour souligner quelque chose de très important ici, l’image de soi ou ego ou estime de soi ou orgueil ou ce que nous croyons être ou chercher à être ou devenir ou rêver d’être ou désirer être, ne sont que des illusions, ils ne sont pas ce que nous sommes véritablement. Encore une fois, nous utilisons le temps pour fuir une personne que nous n’aimons pas.

Chercher et vous trouverez n’est pas l’amour de soi, mais la négation de soi en fuyant la vérité de chaque instant. C’est lorsque je ne m’accepte pas tel que je suis que je cherche à changer n’est-ce pas ? Également, c’est lorsque je n’accepte pas les gens tel qu’ils sont que je cherche à les changer au moyen du jugement. Ainsi, il n’y a rien à chercher et rien à trouver puisqu’il n’y a rien de perdu. Il suffit de voir et regarder ce qui est maintenant sans le juger ou le justifier. C’est alors que la vérité agit sur ce qui est en toute liberté.

L’autorité et le jugement sont ce qui produit nos croyances. Nous voyons que les croyances sont un résultat et ainsi nous cherchons à les changer au lieu de comprendre la cause véritable, qui est l’autorité et le jugement, me comprenez-vous ? Chercher à changer ses croyances parce que nous les trouvons incorrects est un jugement sur nous-mêmes. Cependant lorsque nous comprenons que certaines de nos croyances ne fonctionnent pas selon ce que nous aimons en relation avec les gens, les choses et les idées, est en vérité, la vérité. Il n’y a pas de jugement, mais simplement une joie et une gratitude pour ce qui est.

Actuellement nous vivons dans un monde ou le jugement et l’autorité sont utilisées pour obliger, manipuler et contrôler les gens à agir pour les désirs égocentriques de ceux au pouvoir et ainsi produire des croyances ou habitudes inconscientes. Les systèmes en place nous gardent prisonniers de ces croyances, traditions et coutumes par la peur et la loi du plus fort. Ceux qui dirigent ne sont pas conscients qu’il existe une force, une puissance qui fait tomber la peur comme un château de cartes. Cette force n’est pas de la dimension de la pensée, elle entre en existence quand le processus de la pensée est compris et non dominé ou discipliné par des esprits confus et ignorants de se connaître. L’inconfort physique est véritablement libéré lorsque nous voyons que nous n’avons pas besoin d’un système de santé pour notre bien-être. C’est quand nous sommes libérés des besoins que nous pouvons véritablement exprimer notre liberté.


Copyright © 2004, Les éditions Mélonic