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Se libérer de l'inconfort physique

 

Chapitre 3
Sous-chapitre C

La responsabilité

Bien que nous pensions tous être des individus responsables, le mot n’est pas la vérité ou ce qui est. Avons-nous pris la peine de comprendre ce que la responsabilité est ou avons-nous entendu ce mot pour le répéter et être fier de pouvoir l’utiliser dans une conversation ? Nous utilisons beaucoup de mots pour montrer notre intelligence supérieure et pour impressionner les autres, par contre nous avons peur de demander ce que signifie exactement un mot. Les gens qui cherchent à enseigner pourraient répondre que nous sommes ennuyeux avec nos questions, l’avez-vous observez ? S’agit-il plutôt d’une excuse concernant l'incompréhension du sens du mot utilisé en cet instant, donc la peur de se savoir ignorant ?

Le mot responsabilité en est un et il a été tellement déformé, comme les autres mots que nous utilisons souvent d’ailleurs, que je suis aucunement surpris d’entendre des centaines de définitions que nous avons inventées afin de fuir la compréhension de ce qui est en nommant sans savoir exactement ce qui est. Pour comprendre quelque chose, nous devons l’être, voilà pourquoi nous vivons que de mots, nous croyons que l’accumulation de connaissances (apprendre) suffit pour comprendre. Nous accumulons de plus en plus de mémoire, qui est toujours du passé, en pensant que ceci est le pouvoir suprême pour résoudre tous les problèmes. En vérité il est impossible de comprendre sans prendre conscience d’abord, sans l’être d’abord. La mémoire est le passé tandis que la conscience est maintenant.

Cette conscience ne peut être véritable lorsque nous avons simplement qu’un coté d’une chose. Nous jugeons constamment en affirmant que ceci est bien et ceci est mal, que nous avons raison et les autres torts, que nous sommes corrects et les autres incorrects ou que nous connaissons et les autres sont ignorants. Nous jugeons la maladie de mal, la peur de mal, la douleur de mal, l’ignorance de mal ou la mort de mal. Nous ne sommes pas conscients que ces états d’être sont indispensables pour prendre conscience de l’autre coté et ainsi exprimer librement ce que nous avons envie d’expérimenter. Il n’y a aucune liberté dans un seul coté ou un seul point de vue, même si c’est le plus merveilleux, nous n’en serons pas moins inconscients.

Nous vivons en protégeant nos croyances passées, nos mémoires, et en cherchant à les faire durer dans le futur, car nous avons peur de vivre dans l’instant présent, créant ainsi des illusions qui nous semblent véritables. Nous ne pouvons pas voir ces illusions dans la mesure ou nous n’acceptons pas la peur telle qu’elle est. En vérité, nous cherchons à la fuir en croyant devenir de plus en plus courageux ou brave, mais la peur est toujours en nous quoique nous fassions. Alors, nous voyons très simplement que nous jugeons la peur de mal et ainsi nous créons et recréons notre propre prison.

Ce n’est pas par le temps que nous puissions nous en libérer, mais immédiatement lorsque nous voyons que nous fuyons la peur par toutes sortes de moyen ou de solution pour tenter d’acquérir son contraire, qui sont des états de « faire » et non des états d’ « être » Comment un esprit avec beaucoup de préjugé et de peur peut-il être, devenir compréhensif et aimable quand les idées, les paroles et les actions à faire sont engendrées par le même état d’être de peur ? Nous cherchons ainsi à accumuler des connaissances, des mots et des expériences répétitives sans remarquer notre ignorance de se connaître au moyen de la relativité, soit ce qui est et ce qui n’est pas. Pouvons-nous voir ensemble la grande différence entre apprendre et comprendre ? Nous voulons apprendre de plus en plus de chose afin de se protéger des sentiments inconfortables qui sont éprouvés ou pourraient être éprouvés lorsqu’une personne nous juge en n’acceptant pas qui nous sommes.

Qu’est-ce que l’obligation ? N’est-ce pas un jugement porté sur ce que nous devons faire selon ceux nés avant nous ou ceux cherchant à nous exploiter au nom de l’amour ou tout autre mot ? Comment pouvons-nous être responsables de quelque chose que nous n’ayons pas choisi librement et consciemment dans l’amour et l’acceptation ? Encore une fois nous voyons la peur ou l’inconscience dans toute sa vérité et lorsque nous ne la jugeons pas, elle se révèle sans effort et c’est alors que l’inconnu, le neuf entre en existence.

C’est quand nous voyons notre responsabilité que nous pouvons agir consciemment et choisir de transformer les choses si les conséquences ne sont pas avisées selon nos vérités, mais nous avons été éduqués à subir le jugement et ainsi avoir peur inconsciemment d’être puni. L’obligation nous empêche d’agir immédiatement en toute liberté, car nous sommes inconscients d’avoir produits les conséquences, les faits observables et ceux véritables.

Il est essentiel de comprendre ce qu’est la conscience d’être ainsi que les illusions que nous construisons au moyen du temps pour se libérer des jugements et des obligations qui font obstacles à ce qu’est la responsabilité. Rencontrer le problème, c’est comprendre que nous sommes responsables, que nous avons créé tout ce qui nous arrive sans exceptions, car nous l’avons choisi consciemment ou inconsciemment.

La vie n’est pas de chercher à arriver à une destination, un but, mais de voir ou nous sommes actuellement et choisir librement ce que nous aimons créer. Pourtant, nous tous cherchons la santé, l’amour, la paix, la joie, la richesse, la liberté, le succès et le bonheur. Nous tous croyons qu’il suffit d’accumuler des connaissances et du pouvoir pour arriver à faire quelque chose afin de récolter le fruit de notre travail.

Peu importe ce que nous faisons, jamais nous ne pourrions arriver à nos fins, car nous fuyons la vérité. Imaginer une fin est une fuite pour ne pas être avec le présent. Nous écoutons ceux qui ont des connaissances et ainsi nous sommes profondément perdus comme eux. L’esprit doit se taire pour que le neuf, l’inconnu, le vrai entre en vigueur. Ce n’est pas par une action pour le rendre silencieux, mais en comprenant le processus et le mouvement qu’il fait pour fuir le présent qu’il devient silencieux sans effort et sans discipline rigoureuse.

Nous sommes responsables du monde tel que nous le voyons et ce n’est pas par des actions ou des solutions globales et mondiales que nous arriverons à transformer cet enfer en paradis. Il suffit de comprendre simplement et sans jugement que c’est nous qui avons transformé ce paradis en enfer en cherchant à résoudre les problèmes des autres et ainsi éviter de comprendre nos propres problèmes. Quoi de mieux que de montrer notre grandeur en aidant les autres à résoudre leurs problèmes et montrer que nous sommes sans taches et sans problèmes !

Ce qui importe n’est pas de résoudre les problèmes des autres, mais de se connaître et comprendre d'abord nos propres problèmes. Nos croyances et nos connaissances font obstacles à la compréhension, car nous cherchons les fautes pour juger au lieu de comprendre qu’un choix peut apporter des conséquences non voulues quand nous sommes obligés de suivre les enseignements des autres.    

Quand nous vivons un sentiment inconfortable, il est inutile de blâmer les autres n’est-ce pas ? Nous sommes malades et il faut être bien maintenant et non demain. En cet instant nous réagissons selon nos croyances qui sont des idées, des connaissances subconscientes, des habitudes inconscientes ou des conditionnements de la pensée. Alors ce que nous faisons est engendré par la pensée, qui elle est le produit de la mémoire. Cette mémoire est le produit d’accumulation de connaissances passées selon les autres nés avant nous et selon certaines de nos expériences vécues.

Nous observons le peu de chose neuve et les choix conscients selon notre entière liberté. Nous sommes des imitateurs, des copies et des machines au service des autres ayant le pouvoir et l’autorité. Nous croyons que pour s’en libérer, nous devons avoir du pouvoir et de l’autorité. Ceux avant nous l’ont essayé et en regardant notre monde, il semble inutile de continuer dans cette voie, à moins que vous aimiez la guerre, le pouvoir, les conflits, la gloire, l’obéissance, la compétition et l’ignorance.

Nous avons suivi les solutions des autres presque toute notre vie et lorsqu’un problème survient, nous nions notre responsabilité personnelle. Toutefois, comment être conscient de notre responsabilité quand inconsciemment nous n’avons pas choisi librement ce que nous aimerions créer ou faire ? Ainsi nous affirmons que ce sont les autres, les circonstances ou le hasard qui est responsable de nos problèmes et nous demeurons immobiles et inertes.

Comment pouvons-nous être responsables quand nous ignorons la cause de notre maladie, nos souffrances, nos conflits et nos douleurs ? Comment pouvons-nous agir quand nous avons été conditionnés à fuir le responsable de nos problèmes, soit nous-mêmes ?


Copyright © 2004, Les éditions Mélonic