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Se libérer de l'inconfort physique

 

Chapitre 5
Sous-chapitre A

L’inspiration

Qu’appelons-nous une transformation véritable ? Est-ce quelque chose que nous connaissions déjà par lequel nous désirons changer, nous modifier pour être meilleur ou accumuler plus ? Peut-être est-ce une idée ou une théorie qui pourrait nous apporter une certaine sensation sécurisante ou satisfaisante ? Comment pouvons-nous savoir à l’avance les sensations visées que nous obtiendrons ? En vérité nous ne pouvons pas le savoir, mais quelqu’un d’autre peut nous promettre au moyen des mots, cette sensation en échange de notre engagement, notre dévouement ou notre financement à sa cause. Ce genre d’échange est malavisé, car il nous oblige à suivre un chemin déjà tracé dans le passé moyennant notre servitude, créant alors une forme de domination et de pouvoir sur nous.

Une transformation n’est pas un résultat, une fin ou une conséquence finale, mais bien un début qui est source de toute conséquence visible ou invisible. Vouloir changer les conséquences ou les faits selon certaine condition ou échange, certaine raison ou certaine théorie est simplement une modification des apparences, parce que la cause originelle n’est pas transformée. Les résultats visibles seront vraisemblablement différents, mais les résultats invisibles seront les mêmes sous cette couche superficielle.

Pourtant, lorsque nous voulons sincèrement être libérés de nos inconforts physiques, ce qui nous intéresse n’est pas ce que nous montrons comme image, mais bien ce que nous sentons n’est-ce pas ? Comment pouvons-nous être piégés et être dupés si facilement ? Combien de fois avons-nous suivi ce même processus, ce même mouvement de fuite entre quelque chose de désagréable vers quelque chose d’agréable ? Et combien d’autre seront-elles nécessaires pour enfin comprendre cette erreur de pensée ?

Demandons-nous honnêtement et sans chercher de réponse précise, quand allons-nous prendre conscience de notre peur de demeurer avec ce qui est ? Nous cherchons à fuir le présent qui est inconfortable, ce même présent c’est nous qui l’avons créé par nos choix inconscients auparavant. Ce sont nos croyances passées ou habitudes inconscientes qui nous ont fait choisir en fonction d’un but, une fin agréable selon les solutions ou promesses des autres, au lieu de notre choix présent pour notre bien-être. Et maintenant nous voudrions encore répéter ce même processus ?

Ainsi ce n’est pas le sentiment désagréable que nous fuyions, que nous avons peur, mais bien d’être avec soi-même. Nous préférons suivre des autorités, car nous croyons être en sécurité dans leur idéologie. Cette sécurité n’est-elle pas la peur de fuir le présent et l’arrogance de déclarer que ce n’est pas vrai ?

Comment pourriez-vous découvrir votre pouvoir personnel en vous conformant à celui des autres ? Tout le monde veut montrer, enseigner et aider les gens afin de prouver superficiellement combien ils sont dévoués, serviables et aimables avec les autres. En réalité, ceci est simplement une recherche de sensation de puissance et de pouvoir sur les autres en créant une image illusoire contraire à ce qui se vit intérieurement. Une transformation véritable débute de l’intérieur vers l’extérieur et non de l’extérieur vers l’intérieur. Nous voudrions changer la société sans se transformer et c’est nous-mêmes qui la créons dans nos relations avec les gens, les choses et les idées.

Si nous voyons qu’une solution pour notre bien-être ne peut provenir des autres, que nous reste-t-il à présent ? Que se passe-t-il en nous en cet instant ? Notre esprit est tranquille, calme ou silencieux et non devenu silencieux par une pratique ou une discipline quelconque. C’est dans cet état que la vérité se révèle à nous sans effort, car notre esprit ne fuit pas et n’est pas craintif. Il demeure dans cet état et est disposé à recevoir le neuf, l’inconnu, la réponse qu’il ne connaît pas dans une complète libération. C’est un état créateur et non imitateur comme dans la recherche de solution provenant des autres.

Connaître notre pouvoir créateur n’est pas si difficile, ce qui est difficile c’est de suivre les autres qui nous disent ce que nous devons faire (penser, parler et agir), devons avoir et devons être. Ainsi il n’y a pas de transformation en nous, mais nous sommes un produit, un objet au service des autres pour combler leur désir égocentrique. Si nous sommes en sécurité dans une autorité qui nous donne nos plaisirs nous l’idolâtrons, par contre si nous n’obtenons pas nos plaisirs alors nous le détruisons et cherchons une autre source qui pourrait nous apporter nos sensations plaisantes.

De cette façon, ceux au pouvoir peuvent nous manipuler très facilement jusqu’à ce que nous nous mettions à réfléchir et à questionner les autorités pour comprendre d’autre point de vue. En vérité, les autorités sont dans la confusion totale concernant le véritable pouvoir qui est celui de l’amour et d’accepter les choses telles qu’elles sont et non ce qu’elles devraient être ou ont été.

Si en ce moment, vous espérez dans ce livre trouver une solution ou un moyen pour être en santé, en forme ou en bonne condition physique, c’est que vous n’avez pas compris ce que l’auteur désire vous communiquer. Je comprends qu’au départ vous cherchiez une solution dans ce livre, parce que nous avons des habitudes ou croyances profondes et inconscientes depuis notre naissance à ce qu’une solution soit trouvée à l’extérieure de nous par ceux ayant une intelligence et autorité supérieure.

Mon défi est de vous faire prendre conscience que je ne suis pas plus intelligent ou meilleur que vous et les autres non plus. Nous avons tous le même pouvoir créateur, mais nous sommes différents concernant notre degré d’éveil ou de conscience ainsi que des talents que nous avons hérités à la naissance pour s’exprimer librement.

Si nous observons ce qui se passe actuellement, l’enseignement nous encourage à devenir meilleur ou plus intelligent qu’un autre par la compétition et ainsi créer des conflits entre nous au lieu de l’harmonie. Nous sommes gouvernés par des autorités qui contrôlent le pouvoir sur nous au lieu de partager le pouvoir avec nous. Nous utilisons des talents non naturels que nous ayons développé par la pratique, l’effort ou le travail et non par amour de soi. Voilà où nous sommes rendus. Des imitateurs pour le profit des riches et puissants et nous cherchons à devenir comme eux selon leurs idéaux au lieu de se connaître d’abord et choisir en toute liberté ce que nous aimons véritablement.

Si nous observons avec attention qu’une solution concernant notre bien-être (non les choses techniques) ne peut pas provenir des autres, car nous comprenons ce mouvement de fuite ou de recherche, ce processus erroné, que se passe-t-il maintenant ? Nous sommes seuls avec notre problème, n’est-ce pas ? C’est cette solitude qui est essentiel pour se comprendre et non un sentiment de solitude qui est le produit de l’isolement causé par nos désirs égocentriques.

Prendre soin de son bien-être n’est pas un désir égocentrique même si en apparence il l’est. Si nous ne comprenons pas et ne prenons pas soin de celui qui est supposé aimer, aider et prendre soin des autres, comment allons-nous comprendre ce qu’est l’amour, la paix et la  joie ? Il est essentiel de nous inclure d’abord parmi ceux que nous aimons, car si nous oublions de le vivre personnellement en sentiment, nous ne ferons qu’idéaliser ou penser ce que l’amour, la paix et la joie doivent être. C’est précisément ce qui se passe dans notre monde. En vérité, l’égoïsme est quelque chose d’inconscient, donc si nous sommes conscients que nous prenons soin de nous, nos relations avec les autres seront aimables, joyeuses et paisibles. Je ne sais pas si vous me comprenez.

L’inspiration ou intuition n’est pas quelque chose de surnaturel réservé aux illuminés, mais est simplement la réponse à un problème qui est profondément compris sans jugement et sans justification. Notre monde est rempli de gens qui croient qu’une solution doit être une façon de résoudre un problème selon un professionnel, un expert, un conseiller ou un chef au pouvoir. Ainsi, nous vulgarisons le mot inspiration ou intuition pour protéger une image de peur concernant notre ignorance. L’ignorance est de croire que nous savons au moyen des connaissances accumulées dans notre mémoire.

Comprendre un problème, c’est d’être relié avec et non le fuir pour qu’il nous révèle ses secrets dans les couches les plus profondes et non simplement ce qui est à la surface ou apparent. Nos esprits sont pour l’instant si superficiels que nous sommes impatients de recevoir une réponse ou solution provenant des autres ou de notre esprit conditionné par nos croyances passées. C’est cet obstacle que nous devons surmonter pour faire entrer en existence le neuf, l’inconnu. Il se pourrait qu’une inspiration ne produise pas l’effet désiré, par contre nous commençons à prendre conscience de notre pouvoir créateur sans juger nos choix, mais en faire des nouveaux. Avec la pratique et l’acceptation des résultats non avisés, nous prenons conscience peu à peu de nos habitudes inconscientes profondes et ainsi la transformation de la conscience continuera de grandir.

Ainsi nous sommes de plus en plus attentifs à ce que notre corps, notre esprit et notre âme nous communiquent. Nos habitudes sont actuellement d’être à l’écoute des autres ayant l’autorité et le pouvoir, ce qui crée un oubli ou un non-respect de nos sentiments véritables pour produire un renforcement de ces mêmes habitudes et ainsi ne pas prendre soin de soi-même.

Recevoir l’inspiration ou la solution est de recevoir quelque chose en étant attentif au moment présent. Penser ne peut donc pas recevoir le neuf, car le produit en est la mémoire qui est le domaine du temps illusoire, de la durée. Lorsque nous pensons, nous fouillons notre mémoire pour chercher quelque chose de connu dans le passé, alors nous remarquons que ceci n’est pas une véritable intuition ou inspiration nouvelle, mais le vieux, le connu qui cherche à se prolonger dans l’avenir afin de ne pas mourir et rester accroché aux croyances protectrices pour ne pas vivre de nouveaux sentiments.

Mourir au passé c’est vivre au présent et vivre au présent c’est créer du neuf.

Cependant, nous croyons vivre au présent, mais croire est la mémoire du passé, alors pouvons-nous voir la contradiction et la confusion concernant cette croyance. En vérité, nous utilisons le présent pour prolonger le passé dans le futur sans vivre avec le présent d’instant en instant.

Être capable de pouvoir créer mes choix libres est la raison d’être de mon corps, le mouvement en est son bien-être pour qu’il fonctionne efficacement et favorablement. Si nous ne sommes pas conscients de la raison d’être de notre corps, nous utilisons les autres corps pour agir en fonction de nos choix ou nos désirs, ce que la manipulation et l’exploitation sont. Prendre soin de mon corps c’est m’assurer consciemment de tout ce que je fais pour être bien physiquement sans juger des choix qui n’apportent pas mon bien-être à chaque moment. Je me réserve quotidiennement un peu de temps pour le mouvement en accord avec la nature et la température actuelle en étant très conscient que l’indicateur de bien-être en est mon essoufflement ou ma respiration. Je ne cherche pas à être meilleur ou à terminer rapidement, mais à être bien. Je ne me fixe plus jamais de but, car j’ai compris les attentes, les efforts et les disciplines que je devais m’imposer pour les accomplir, me privant ainsi de la joie et du bien-être à chaque instant. Maintenant le seul but que je suis conscient est celui de vivre à chaque instant en étant attentif à ce je suis entrain de penser, parler, agir et sentir.

Se libérer de l’inconfort physique n’est pas une idée à réaliser, mais est quelque chose de concret et bien réel à chaque instant. La solution à un problème de bien-être personnel n’est pas à l’extérieur de nous, il consiste à comprendre le processus de la réponse qui entre en nous sous forme d’inspiration sans chercher à recevoir une quelconque inspiration. Avoir un désir de réponse est un but visé, une idée engendrée par nos croyances passées qui veulent répéter un scénario connu. L’inconnu ne peut pas être re-cherché, car le neuf n’est pas reconnaissable.

Recevoir le neuf est seulement possible lorsque l’esprit s’est libéré du connu de la mémoire et des expériences passées qui font entrave à la compréhension de ce qui est présent. Le fait véritable d’un problème est toujours neuf, car il est ce que nous sentons à chaque instant, donc nous sommes le problème et le comprendre, c’est se comprendre et s’observer sans fuir au moyen des mots ou des idées que nous appelons une solution.

Ce que nous identifions comme une solution est justement la peur de se connaître tel que nous sommes. Alors nous cherchons quelque chose à l’extérieur de nous qui pourrait nous apporter une certaine sécurité concernant notre confusion ou notre problème. Mais si nous demandons conseil à ceux qui sont dans la même confusion, que se passerait-il ? Je vous en prie, laissez cette question faire son chemin en vous. N’est-il pas intéressant de remarquer que les gens désirent apporter une solution aux problèmes des autres comme si nous ne pouvions pas nous-mêmes les résoudre ? En vérité, se comprendre est une action sans fin, entreprise seule en s’observant dans nos relations avec les gens, les choses et les idées. Nous n’avons pas besoin des gens, mais sans eux il nous serait impossible de nous connaître, car la relation ne pourrait exister. Alors pour protéger leur emploi ou leur pouvoir, qui est une forme de sécurité, jamais ils nous disent de nous comprendre et ainsi découvrir notre pouvoir. C’est évident, ils ne sont pas conscients de se connaître eux-mêmes d’abord.

Demander conseil aux autres concernant notre bien-être, c’est risquer de devenir incapable, irresponsable, inconscient, craintif et exploité. Si ces conséquences vous plaisent, vous êtes entièrement libres de les choisir et de les vivre. Je ne dis pas de ne jamais demander conseil aux autres, mais d’être conscient de ce point de vue sans le justifier ou le juger.

Que faisons-nous lorsque qu’une intuition pénètre en nous ? Nous la rejetons n’est-ce pas ? Nous sommes incertains de sa provenance, car elle apparaît sans y penser et sans raison valable. Sommes-nous entrain de juger la source première ? Nous n’en parlons pas aux autres de craintes de se faire ridiculiser n’est-ce pas ? Nous pouvons même nous traiter d’idiots ou d’imbéciles par rapport à sa simplicité, car nous croyons qu’une solution doit être très complexe pour être valable aux yeux des autres. Nous croyons qu’il faut faire un effort de l’esprit ou une discipline structurée pour pouvoir réfléchir profondément afin de créer une idée merveilleuse.

Pourtant, la plus grande intelligence est de comprendre que la facilité est ce qui fonctionne en accord avec la simplicité qui est perfection. Toute résistance, effort, lutte ou discipline apporte invariablement des complications et des complexités dans la nature des choses. La plus grande force n’est pas d’obliger les autres ou soi-même à faire quelque chose en vue d’un résultat, mais en laissant la liberté, l’amour faire quelque chose sans s’attendre à un résultat.

Nous avons été conditionnées à rechercher la sécurité selon des solutions permanentes. Nous désirons une santé permanente, une relation permanente, une demeure permanente, des amis permanents, un travail permanent, une vie permanente, nous connaissons toutes ces choses. Or, est-ce que la permanence existe ? Pourtant, lorsque nous avons une certaine forme de permanence, le problème de dépendance arrive et maintenant l’inconfort, la peur, l’angoisse, le doute, la jalousie et la haine s’introduisent dans le problème, comprenez-vous ?

Nous observons que la permanence, la sécurité n’existe pas. Mais les croyances passées sont des idées que la permanence existe. Pouvons-nous voir la vérité ici ? Si rien n’est permanent, est-ce possible que l’esprit soit aussi quelque chose de non permanent ? Ce qui signifie que nous sommes, notre nature est constamment en changement et chercher à vivre en sécurité selon les croyances des autres est une illusion.

Une solution entre en existence lorsque nous ne cherchons pas de solution à un problème. Comprendre le problème totalement, c’est s’aimer et en rire malgré l’inconfort actuel, car nous sommes conscients que nous l’avons créé inconsciemment. Voilà la simplicité et la perfection de la vie.


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