Le bien-être physique

Chapitre 5

Sous-chapitre D

Le bien-être physique n’est pas une fin en soi, même si bon nombre de gens le conçoivent de cette manière. Il y a certes un résultat, néanmoins il n’est pas une conséquence future d’une idée mise en action. En réalité, il s’agit effectivement d’une idée, mais elle demeure détachée de demain ou d’une fin visée. Nous observons le temps qui nous est utile pour placer nos expériences dans un champs ou un contexte afin de pouvoir mémoriser le passé. Être bien physiquement ou mentalement ne peut être demain, essayez pour voir. Notre défi consiste à comprendre le fait d’être bien en même temps que nos sentiments inconfortables. Comment est-ce possible ? Je ne sais pas si vous saisissez pleinement le sens des mots ici.

Par exemple, nous sentons un sentiment inconfortable concernant notre corps, mais comment peut-on véritablement savoir que le sentiment se relie au corps ? N’est-ce pas une douleur, une faim, une soif ou une température quelconque ? Notre corps communique instantanément tout inconfort et nous réagissons immédiatement en fonction de la condition défavorable. Donc, notre bien-être physique est continuellement et inconsciemment gouverné par notre corps à chaque moment de notre vie.

Cependant, nous observons que nous avons réellement de nombreuses maladies physiques, mais nous ne les sentons pas à chaque instant comme une douleur, une faim ou une soif. Comment se fait-il que le corps ne puisse pas nous communiquer ses inconforts avant que nous produisions des résultats malheureux et souvent irréversibles ? En vérité, notre corps est le serviteur de notre esprit et ce n’est pas une maladie physique que nous avons, mais assurément une façon de penser erronée causant un inconfort physique à long terme et une illusion que la cause ne soit pas l’esprit ou la pensée.

Le problème n’est pas une forme de paresse physique, mais autre chose qui n’a rien à voir avec notre corps. Nous jugeons rapidement selon les apparences physiques, car nous cherchons à prouver aux autres combien nous sommes connaissant afin de fuir notre ignorance de comprendre profondément les choses telles qu’elles sont. Nous voyons quelqu’un fumer des cigarettes, puis avoir un cancer des poumons après quelques années et nous affirmons ou jugeons que la cause est la cigarette. Je me demande la dernière fois que nous avons vu une cigarette décidée d’elle-même à s’installer dans la bouche d’une personne et de s’allumer selon son désir ? Ironique me diriez-vous ? Je vous défi de vous observer régulièrement afin de découvrir vos nombreuses échappatoires dans la responsabilité de votre vie et tenter de mettre la cause véritable sur des choses ou des gens autres que vous.

Notre bien-être physique est une illusion concernant notre corps, en vérité ce n’est pas notre corps qui souffre, mais notre esprit. Lorsque nous n’avons plus de désir exprimé librement, notre corps tombe au repos et non parce que nous sommes paresseux. Nous avons été éduqués de croyances en croyances d’accepter les réponses de nos prédécesseurs comme étant la vérité et non notre vérité. Ainsi nous sommes obligés de suivre les désirs des autres qui disent que c’est pour notre bien, mais ce n’est pas vrai, ce sont des manipulations pour satisfaire leurs désirs égocentriques d’abord.

Le seul désir qu’il nous reste est celui de prouver que nous sommes différents. Prouver ou chercher à montrer quelque chose n’est pas ce qui fonctionne pour bien se sentir, car ceci crée des images de ce que nous croyons être. Par cette habitude inconsciente, nous créons des souffrances dans le monde de nos relations afin d’arriver à une fin qui n’existe pas. Nous avons perdu goût à nos désirs véritables, parce que nous avons été constamment conditionnées et programmées selon ce que nous devrions faire, penser, avoir et sentir. Qui n’a pas ressenti les punitions, les condamnations, les obligations, les devoirs, les conditions et même les approbations pour nous obliger à agir par la peur ou la culpabilité ?

Rien ne détruit le désir véritable plus rapidement que de demander des solutions aux autres de ce que nous devrions être, faire et avoir. Très peu de gens en sont conscients, car être conscient de ce point de vue, permet de ne pas utiliser les gens pour satisfaire nos désirs égocentriques en cherchant à profiter des corps des gens pour combler nos insuffisances.

Il n’y a pas de bien-être physique sans le bien-être de l’esprit. La liberté de faire ce que nous avons envie à chaque instant est la seule motivation véritable. Le fait de penser si l’expression ou l’expérience de cette liberté soit bien ou mal est en quelque sorte un jugement inconscient provenant de nos habitudes ou croyances que l’environnement nous a conditionnées. Les conséquences naturelles de nos choix concernant notre bien-être sont validées uniquement par nos sentiments présents et non par le jugement de ce qui devrait être bien ou mal selon les autres, créant alors un sentiment de culpabilité.

C’est notre vie qu’il s’agit et je me demande si vous êtes conscients de l’importance de vos sentiments. Ils sont ce que nous sommes maintenant à chaque moment. Si nous avons un sentiment inconfortable, c’est que nous sommes inconfortables. Le résultat de ce que nous sommes est observé par le sentiment. Le bon fonctionnement de notre corps est observé par notre pulsation au repos et le bien-être de notre corps par la joie que nous sentons à chaque instant. Penser à être joyeux n’est pas la joie, mais un idéal, une illusion future de ce qui devrait être la joie.

L’évolution de notre bien-être physique, spirituel et relationnel s’observe par les sentiments nouveaux et inconnus que nous créons consciemment. L’inconscience ne crée pas de nouveaux sentiments, mais la répétition de sentiments inconfortables. Il ne peut y avoir d’évolution véritable sans se connaître et s’aimer d’abord.

L’action physique du corps n’est pas une action, mais une réaction engendrée par la pensée qui est libérée soit par la peur ou soit par la liberté d’être ou l’amour. Chercher à mettre en pratique une solution quelconque sans comprendre la cause qui a créé la condition actuelle que nous vivons, c’est répéter les mêmes comportements et habitudes, donnant alors des souffrances et des inconforts continuels.


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