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Se libérer de l'inconfort physique

 

Chapitre 6
Sous-chapitre B

La compassion

Si je ne suis pas conscient de mes sentiments, puis-je être conscients de ceux des autres ? Si je cherche à devenir meilleur ou à devenir en santé, suis-je entrain de fuir la compréhension de mes sentiments actuels ? Si je m’efforce d’obtenir un résultat quelconque, suis-je entrain de m’aimer et respecter mes sentiments présents ? Il est inutile d’aborder le sujet de la compassion quand nous n’avons pas d’amour pour soi-même. Ne nous perdons pas dans les mots que nous croyons savoir. Répéter des mots que nous avons entendus n’est pas comprendre le sens profond des choses. Accumuler de la connaissance est simplement des mots stockés dans notre mémoire. Ils ne peuvent pas comprendre le présent, car ils projètent l’ombre de nos croyances passées qui font obstacle à la compréhension du neuf.

La compassion est quelque chose d’instant en instant et non un idéal ou un mot représentant une image de quelqu’un qui prend soin du bien-être des autres. Comment pouvons-nous aider ou comprendre les autres quand nous n’avons jamais pris la peine de nous observer dans nos relations avec les gens, les choses et les idées ? Nous passons toute notre vie à être concentré sur nos désirs d’arriver ou d’avoir des sensations agréables ou sécurisantes, alors affirmer que nous aimons les autres est en vérité un mensonge. Montrer de la compassion envers les autres est simplement un ego qui cherche à prouver aux autres combien il est dévoué et sensible aux gens.

Lorsque nous cherchons à l’extérieur de nous, c’est qu’en vérité il nous manque quelque chose à l’intérieur. Le désir d’être ou de devenir n’est pas le bien-être, mais une image illusoire que nous croyons être la vérité. Nous sommes tellement préoccupés par nos désirs de toutes sortes que les autres peuvent aller au diable. Chercher à être en bonne santé est un autre désir de fuir ce que nous sommes au lieu de nous accepter tel que nous sommes actuellement afin de choisir et repartir avec la vérité de ce qui est. Les gens nous proposent des solutions pour être beau, fort, en forme et mince sans véritablement nous comprendre, mais pour obtenir de l’argent ou de la gloire.

Lorsque nous accomplissons nos idéaux de santé, nous répétons ce que nous avons été programmées, soit de chercher à prouver que nous avons raison et avons la solution aux problèmes des autres. Ainsi nous croyons que nous sommes compatissants avec les autres sans apercevoir que nous créons des divisions et des conflits dans les relations par notre recherche ou quête d’une fin illusoire. Nous observons les autres pour pouvoir les juger et les classer ou les identifier dans des catégories ou des classes pour ensuite affirmer que nous savons qui ils sont.

Nous jugeons les gens qui ne cadrent pas dans nos modèles de formes physiques et également de classes sociales, ensuite nous parlons en public combien nous aimons les gens. En vérité, nous n’avons jamais eu l’intention sincère de comprendre et aimer les gens tels qu’ils sont, parce que nous n’avons jamais eu l’intention de nous accepter, nous comprendre et nous aimer tel que nous sommes. Nous préférons fuir au moyen du désir en créant une image contraire de ce que nous sommes et alors nous protégeons cette image avec tellement de soin et attaquons quiconque la blessant ou qui expose la vérité de ce qui est.

La vérité dérange beaucoup, mais ceux qui désirent se connaître et prendre soin d’eux-mêmes sont plus conscients que ceux qui cherchent à devenir. Plus nous sentons des inconforts sans nous juger et plus nous sommes en mesure de nous libérer de l’emprise de la peur qui s’exprime par le désir de sécurité ou le désir de devenir meilleur que les autres. Pour prendre conscience de la compassion, il nous faut avant tout s’aimer soi-même. Chercher à devenir quelqu’un qui aime les autres est l’égoïsme le plus inconscient qui soit. La compassion entre en existence sans effort et sans lutte lorsque l’amour de soi, le bien-être de soi est présent. Elle n’est pas un idéal, un but ou une fin provenant d’un esprit confus et pris dans ses propres illusions.


Copyright © 2004, Les éditions Mélonic