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    La dernière souffrance

Chapitre 1

Sous-chapitre D

L’ordre

Pour véritablement comprendre l’ordre, nous avons à prendre conscience de ce qu’est le chaos ou le désordre. L’ordre est synonyme de facilité et de simplicité, tandis que le désordre est une lutte, une résistance, une discipline obligatoire ou un effort pour changer ce qui est en ce qui devrait être. La nature est ordre, donc il n’y a aucune résistance dans le mouvement de la vie, par contre, l’être humain est craintif. Il fait des efforts, travaille pour obtenir l’objet de ses désirs. L’être humain ne comprend pas, n’est pas conscient de cette vérité, donc il cherche l’opposé sans s’en rendre compte. Nous ne sommes pas conscients que nous sommes craintifs, alors nous cherchons le bonheur, l’amour, la paix, la joie et nous produisons les effets opposés. Tant que nous ne serons pas conscients de ce mouvement de désordre qui consiste à fuir ce qui est vers ce qui devrait être, en utilisant notre pensée conditionnée par le passé, alors jamais nous vivrons heureux, en paix et en amour. Nous ne pouvons acquérir au moyen d’objets et de sensations ce que nous sommes. Nous ne pouvons devenir en faisant quelque chose.

Avez-vous déjà fait quelque chose en étant obligé de le faire ? Avez-vous déjà fait quelque chose par amour sans être obligé de le faire ? Ce que nous sommes obligés de faire vient des ordres imposés qui a créé en nous des croyances et plus nous recevons d’ordres et plus nous sommes prisonniers de convictions puissantes sans en être conscients. Ce que nous faisons par amour ne vient d’aucun ordre et pourtant lorsque nous le faisons, il y un ordre naturel sans éducation préconçue et sans être conscient des étapes pour y arriver. En vérité, nous sommes en harmonie avec notre nature jusqu’à ce que les autres cherchent à nous exploiter afin de satisfaire leur désir et ainsi nous obliger à faire ce qu’ils veulent et oublier notre nature en créant ce que nous ne sommes pas, soit la peur.

Nous pouvons associer l’ordre avec un certain processus qui fonctionne, quel que soit la période ou l’être humain, donc intemporel ou éternel. Tout ordre ou processus qui ne fonctionne pas pour tout le monde et à n’importe quel moment n’est pas ce qui fonctionne même si en apparence il semble fonctionner. Ainsi, ce genre de processus se nomme un système ou une organisation et produit un conditionnement ou une croyance de ce que nous ne sommes pas en utilisant les êtres humains comme des machines et des esclaves pour faire fonctionner le système et ainsi apporter les désirs de pouvoir et de richesse à ceux qui le dirigent. Les gens travaillent pour le système ou l’organisation sans être conscients qu’ils échangent leur nature véritable contre la peur ou la sécurité.

Ensuite nous cherchons à comprendre pourquoi notre vie est souffrance, haine, peur, brutalité, maladie et conflit. Nous avons perdu ou oublié qui nous sommes pour devenir des copies humaines ou ce que nous devrions être et croyons savoir qui nous sommes. Plus nous cherchons à devenir et plus nous oublions qui nous sommes.

Nous observerons ensemble durant cette rencontre, un processus, un ordre naturel que nous fassions déjà sans effort pour être bien à chaque instant, mais que nous avons oublié par les nombreux conditionnements passés qui consistaient à fuir qui nous sommes vers ce que nous ne sommes pas. Je vous avise de ne pas croire tout ce qui est écrit, car ceci serait un autre conditionnement, mais de me remettre en question, de douter de moi lorsque vous n’êtes pas d’accord et de vous observer dans vos relations afin de découvrir votre vérité. Ce livre contient également un processus ordonné pour nous permettre de se libérer à jamais de la souffrance et tant que nous ne l’observerons pas dans nos propres vies, nous continuerons à chercher la paix, la joie et l’amour sans jamais s’en approcher. Nous pouvons croire et avoir la foi autant que nous voudrions, mais ceci ne changera jamais la vérité. La vérité ne peut pas être changée, la vérité est ce qui est et non ce qui devrait être ou a été. L’ordre ou ce processus fonctionne pour tous les problèmes, car il n’y a pas de solutions imposées, donc aucune forme d’obligation, d’ordre provenant hors de nous. Nous sommes ce processus, cet ordre, alors il suffit d’en être conscient et non de chercher à l’obtenir au moyen d’une action à faire, comme le fait de lire ce livre sans s’observer, se comprendre d’abord.

Ce premier chapitre débute avec un sentiment dans l’âme, une vérité propre à chacun de nous et non un désir illusoire d’une fin recherchée qui pourrait nous procurer des sensations agréables et sécurisantes selon les autres, par contre, si nous ne sommes pas conscients de ce point, nous continuerons à être conditionnés à suivre le même chemin sans s’en rendre compte. Sommes-nous d’accord que la première chose à prendre conscience est notre sentiment ? Sommes-nous conscients également que nous avons oublié nos sentiments en étant conditionnés à les fuir, depuis notre naissance, au moyen du désir de sensation agréable ou sécurisante, qui est une contradiction engendrée par la peur ? Donc, si je cherche ou désir la joie, la paix, sans être conscient de mes sentiments présents, en vérité je suis actuellement souffrant, confus, et ceci est ma vérité, mon sentiment présent et non une illusion future.

Les jeunes enfants sont très conscients de la vérité, de leur sentiment, mais les adultes croient qu’ils doivent s’améliorer pour devenir comme eux, soient des gens mesquins, égoïstes, jaloux, craintifs, puissants, cruels, etc. Les adultes ne respectent pas les sentiments des enfants et alors ils les obligent à devenir ce qu’ils devraient être selon ces mêmes adultes confus et ignorants. Nous avons été jadis des enfants. Je ne juge pas les adultes, je ne fais qu’exposer un point de vue. Chercher à s’améliorer est en vérité ne pas s’accepter, s’aimer tel que nous sommes. Je ne dis pas de ne pas vivre de nouvelles expériences afin d’évoluer en conscience, ce que je dis est de voir ce qui engendre ces expériences et voir le mouvement faux, normal, non naturel, qui est une lutte ou un effort pour fuir ce qui est afin de devenir ce que les autres nous ont conditionné à devenir. C’est ce mouvement de désordre qui est souffrance.

Nous avons de l’attention lorsque nous avons un intérêt personnel. Notre sentiment est l’énergie de base à cet intérêt et nous ne pouvons pas le fuir même si nous travaillons très fort pour créer des illusions ou des images contraires que nous identifions comme étant le bonheur, l’amour, la paix ou tout autre mot habile que nous esprit confus utilisent. Sans conscience de nos sentiments présents il est impossible de se transformer et nous avons toujours un sentiment à chaque instant. Si nous ne sommes pas certains de nos sentiments, pouvons-nous observer ce que nous désirons obtenir et comprendre cette contradiction en nous ? Si je suis confortable et ne désire rien en ce moment, alors puis-je observer ce calme, cette paix sans chercher à la fuir ? Mais si je montre aux autres combien je suis confortable, heureux et en paix, y a-t-il un mouvement de désir actuellement ? En vérité, je désire prouver aux autres que je suis heureux, mais il y a contradiction engendrée par ce désir, alors actuellement je ne suis pas heureux et en paix, mais bien ce qui est qui cherche à créer une image illusoire de ce qui devrait être.

Pour poursuivre ce processus, nous allons prendre conscience également des obstacles qui nous empêchent de comprendre ce qu’est la souffrance. Finalement d’être libre de choisir consciemment le genre de vie désirée sans que la souffrance nous met dans un état malheureux.


Copyright © 2004, Les éditions Mélonic