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    La dernière souffrance

Chapitre 2

Sous-chapitre E

Le pouvoir

Lorsque la sécurité et le plaisir ne peuvent nous apporter nos sensations agréables et sécurisantes afin de prouver notre grandeur ou estime personnelle, alors nous visons un autre idéal illusoire qui se nomme le pouvoir sur les autres. Donc, nous sommes profondément perdus dans nos croyances, une fois rendue à ce stage. Pourtant, notre monde est dirigé par les puissants ou les gagnants et nous croyons fortement qu’ils sont ceux qui peuvent nous guider. Avez-vous observé le monde dernièrement ? La souffrance, la peur, la guerre, la pauvreté, l’intolérance, la haine et la cruauté est partout sur notre planète. Pouvons-nous encore affirmer que les puissants savent ce qui fonctionne pour nous tous afin de vivre paisiblement, joyeusement et librement ?

En vérité, ceux qui cherchent le pouvoir sur les autres sont encore plus profondément endormis que ceux qui cherchent le plaisir et ceux qui cherchent la sécurité. Chercher quelque chose est une réaction pour fuir ce qui est en créant des habitudes à peine perceptibles.

Nous avons peur de donner tort à ceux qui gouvernent et qui possèdent le pouvoir parce que nous sommes dans une situation de besoin envers eux. Nous ne sommes pas assez évolués pour comprendre ce qu’est le besoin et ainsi nous en libérer.

Les dirigeant sont dans l’erreur total, car l’important n’est pas de savoir ou nous allons, mais de comprendre ou nous sommes maintenant et ensuite aller librement vers ce qui est vrai pour nous. Je comprends parfaitement qu’ils soient les plus confus et ignorants sur notre planète et je suis conscient qu’ils ne sont pas conscients d’eux. Les puissants ne peuvent pas comprendre de nouvelles choses, car ils vivent dans une habitude profonde de croire qu’ils ont raison sur à peu près tout et très peu d’occasions inconfortables sont ressentis en eux pour les secouer ou les réveiller de leur profond sommeil hypnotique.

En vérité, ceux vivant dans la sécurité, le plaisir et le pouvoir sont identiques dans leur façon d’être, voilà pourquoi ils cherchent à être, à devenir, sans véritablement l’être.

Pour comprendre le pouvoir ou quelque chose, nous devons le voir sans préjugés qui peuvent déformer la réalité actuelle. Or, qu’entendons-nous par le pouvoir personnel ? Nous pouvons le définir par des milliers de manières différentes selon nos croyances, mais pouvons-nous voir ce qui est directement ?

Si j’ai quelque chose que vous avez besoin pour être heureux ou survivre, est-ce que je détiens le pouvoir sur vous ? Si vous avez besoin d’argent pour vous acheter des choses, si vous avez besoin de sexe, si vous avez besoin d’un emploi, si vous avez besoin de quelqu’un, si vous avez besoin de vous amuser, si vous avez besoin de vous faire regarder ou si vous avez besoin de drogue, alors n’est-il pas évident d’observer que le pouvoir est lié avec le besoin ?

Ainsi, l’important n’est pas de comprendre ce que le pouvoir est, mais ce que le besoin est, me comprenez-vous ? Être dépourvu de besoin est une très grande joie et ce que la liberté d’être est. Le besoin est synonyme de dépendance et d’obéissance pour l’obtenir. Le malheur et la souffrance sont les conséquences de nos besoins que nous croyons devoir obtenir pour survivre et être heureux.

Nous croyons que le pouvoir est dans les mains de celui qui possède de l’argent, la reconnaissance public, l’attirance sexuelle, le titre de profession, les plus hautes études et connaissances académiques, la présidence d’un partie politique, le patron, le parent, etc. En vérité, ils sont des résultats d’un état de faire engendrés par la peur ou l’inconscience d’être et non par l’amour ou la conscience d’être.

Le besoin n’est pas le désir véritable, car le besoin est une dépendance envers le pouvoir. Actuellement nous sommes très peu évolués, car le pouvoir est associé avec le fait de posséder (avoir) quelque chose et non d’être. Avoir besoin de quelqu’un, c’est de ne pas l’aimer, mais de chercher à remplir un vide intérieur par un objet ou un corps que nous voudrions posséder ou avoir.

Ce que nous tous faisons pour tenter d’acquérir cette possession, ce besoin afin d’être heureux, est d’utiliser une forme d’échange. Je te donne ceci en échange de cela. Les plus inconscients vont dire que l’échange gagnant gagnant est ce qui est le plus juste. Quelle belle sottise, le problème n’est pas de croire que ceci est juste, mais de voir qu’un échange est ce qui crée l’injustice. Toute forme d’échange s’appuie sur les sensations urgentes du moment et de celui qui possèdent un certain pouvoir sur l’autre.

C’est par un échange ou engagement envers l’autre que nous créons des obligations et des attentes à « respectées » de force. Nous sommes attachés, donc sans liberté, à faire quelque chose contre nature pour satisfaire nos besoins et celui des autres. Cependant, celui qui possède le pouvoir sur l’autre (argent, sexe, patron, parent, politique, etc.) va pouvoir profiter de cette échange en exploitant davantage celui qui est dans un besoin urgent, même si au départ, il y avait une échange égale et juste.

Ce qui est essentiel à comprendre est de ne pas juger l’échange et le besoin, mais de prendre conscience de notre mouvement intérieur vers l’extérieur. Donner et vous recevrez peut apporter une certaine forme d’échange, mais donner sans s’attendre à recevoir est ce que l’amour et la liberté sont. Ce genre de pouvoir est celui qui fonctionne et fonctionnera toujours. Nous n’avons pas besoin de ce que les autres nous donnent pour être heureux et ainsi nos désirs sont engendrés par l’amour et non la peur de ne pas obtenir ce que nous voudrions. Le pouvoir avec les gens et non le pouvoir sur les gens.

J’aimerais maintenant que nous discutions d’un autre pouvoir très subtile qui nous cause tellement de conflit et de souffrance. Ce pouvoir est invisible, mais il demeure dans le domaine de relatif et de la matérialité lorsque nous communiquons verbalement avec les gens. L’accumulation du savoir par les connaissances est devenu un idéal illusoire très puissant actuellement et ce pouvoir est destructif dans la mesure ou nous ne sommes pas conscient de ce que le temps joue comme rôle dans nos vies. En réalité, nous tous suivons ce chemin dicté par l’environnement de nos prédécesseurs et à notre tour, nous l’enseignons à nos enfants et eux à leurs enfants. La propagande des connaissances de générations en générations est ce qui crée une pensée inflexible qui ne peut pas comprendre les nouveaux points de vue, les nouveaux problèmes, et ainsi évoluer consciemment.

Ceux qui désirent gouverner et avoir le pouvoir des connaissances, veulent que nous les suivions, les imitions et les obéissions, car ils croient connaître le chemin de la vérité. En fait, la vérité n’est pas un chemin à suivre pour arriver à une destination, une fin. La vérité n’est pas ce qui est connu, mais ce qui est inconnu. De plus, suivre, imiter ou copier fait perdre toute initiative et désir propre, alors nous devenons paresseux, impuissants, incapables et envieux. Nous voudrions que les autres nous donnent ce que nous avons besoin sans agir selon notre propre désir.

Pour comprendre la souffrance ou tout autre inconfort, il faut y pénétrer profondément et non superficiellement, donc nous devons rejeter tout croyance, toute autorité, tout accord ou désaccord, tout mouvement pour fuir ce qui est et toute expérience, non pas que nous soyons indifférents, mais parce que le passé nous empêche de voir ou de comprendre les faits actuels. Ces faits sont notre inconscience à déformer les faits selon des hypothèses, des opinions et des préjugés.

Fuir ce qui est, fuir le présent tel qu’il est, c’est fuir la vérité. Le connu n’est rien d’autre que le passé mort que nous voudrions faire revivre pour chercher le confort, le plaisir ou le pouvoir. En sommes, ils sont des sensations d’avoir et non des sentiments d’être. Lorsque nous sommes conscients du mouvement relatif de l’insécurité vers la sécurité, du désagréable vers ce qui devrait être agréable et finalement de l’impuissant vers le pouvoir, alors quelque chose de neuf et d’inconnu entre en nous.

La peur est ce mouvement qui fuit ce qui est vers ce qui devrait être selon ce qui a été, elle doit exister pour pouvoir prendre conscience et faire l’expérience de l’amour. Il n’y a rien de bien ou de mal, en vérité il a juste ce qui nous sert et ce qui ne nous sert pas. Ce n’est pas le bien ou le mal que nous devons comprendre, mais ce que le jugement est.

Maintenant que nous pouvons observer ce mouvement de peur pour fuir ce qui est vers ce qui devrait être, il est temps de comprendre ensemble ce que la souffrance est pour mieux voir la beauté de son existence et ainsi sans libérer à tout jamais durant notre passage ici sur terre.


Copyright © 2004, Les éditions Mélonic