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Texte de Didier

Rosella

Rosella avait des yeux de braise. Ils semblaient enflammés, et sa bouche, sa grande bouche peinte abondamment et avec éclat, ne faisait qu'accentuer ce petit air inquisiteur et prêt à jouer les bons saint-bernards.
C'était une fille étrange. C'est comme ça, que je l'ai décrite à ce moment-là. On aurait dit un soleil voilé par une éclipse. Elle m'intriguait.
Je venais d'avoir seize ans et d'entrer dans la vie active. J'espérais beaucoup de cette vie. De cette nouvelle vie que j'avais attendu depuis si longtemps. J'avais été pressé de grandir durant toute mon enfance, et vu mon destin contradictoire, je restai le plus petit et le plus freluquet jusqu'à mes quinze ans révolus. Mais dès que mes membres eurent pris leur dose d'hormones, je devins un jeune homme en passe de devenir quelqu'un. En passe de devenir moi-même et c'est déjà pas mal. Même si la puberté me fit quelques frayeurs, en faisant pousser mes nichons avant ma quéquette, je ne m'en sentis pas moins à l'aise avec mon corps pour autant. Lorsqu'on s'inquiète de la cambrure que va prendre notre zigomar, je ne vous explique pas la panique qu'on peut ressentir quand une poitrine naturelle et normale, nous fait des excès de zèle en un âge, où elle ferait mieux de se tenir à carreau. Sans compter l'idiot de petit frère, qui nous montre du doigt en nous disant qu'on a les nichons qui poussent. Mais mis à part cette petite peccadille que mère nature corrigea quelques mois plus tard, en alourdissant mon slibard de quelques bons grammes, j'avais hâte d'être confronté à cette existence m'ayant foutu en pleine poire, bien des réalités et des injustices, très jeune déjà. J'avais décidé de l'affronter, d'être exigeant, et de ne pas me laisser berner par une médiocrité si vite contractée et dont tant de gens peuvent s'accommoder. J'étais bien armé, j'avais vu des gens se faire traîner dans la boue, se faire humilier et être négligés devant moi. Sans cette révolte dans les veines, et je remercie papa, je ne serais jamais devenu ce que je suis.  Mais pour en revenir à Rosella, il faut bien admettre que j'étais un peu emprunté avec mes mains.
Je n'entendais pas ce qu'elle disait, et pour autant qu'elle ait dit quelque chose. Sans doute parlait-elle du travail et de la façon dont ce chef domptait son personnel.
Pour ma part, c'était cette fleur étrange, se tordant devant moi, que j'essayais de dompter. Sans mot, en silence, je la fixais sans même la regarder. Son odeur était enivrante. La blouse d'infirmière qu'elle portait pour l'occasion de ce banquet, lui allait à ravir. Rien à voir avec les tabliers de cuisine qu'elle devait se coltiner chaque jour. Ce blanc transparent n'en faisait que plus ressortir son chemisier décolleté à dentelles et au rouge criard. La vue sur ses balcons était imprenable, et elle ne faisait en tous cas rien, pour les dissimuler. Sa main qu'elle passait dans ses cheveux avec grâce et précision, lui rendait tout l'éclat de ses origines siciliennes. Elle était belle. Troublante. Était-ce une fille comme elle, qu'on pouvait nommer de « fleur du mal ? Et qui défraya et rendit tant mal à l'aise les hommes, au cours du temps ?  Je ne répondis pas à cette question. Je la laissai errer dans mes landes secrètes, cognant de temps à autre mes désirs. Et je la laisserai voguer dans cette mer de tourments, aussi longtemps que je vivrai, décidai-je à cet instant précis.
Observer cette vamp me lancer ses flammes, prêtes à me capturer, m'était agréable. Même si je ne me savais pas en danger. Et pourtant. Les garçons adorent l'aventure et le risque. C'est une adrénaline qu'ils cajolent d'abord tous dans les bras de leur nounours, pour ensuite, l'espérer entre les cuisses de leurs femmes, ou en chevauchant un bel étalon. 
Elle avait tout pour plaire aux hommes. De jolies formes, de grande taille, elle véhiculait le fantasme de l'homme esclave vis-à-vis de cette grande maquerelle. Un parler aguichant. Provocante et sensuelle, sexy et fière de l'être, car ça aussi, c'est un point qui peut faire mal ; qui rend jalouse les autres femmes. Qui perturbe la gent masculine. Bref ! Elle avait tout ce qu'il fallait pour qu'un homme plonge la tête la première, et se laisse enivrer par son parfum.
N'importe quel blanc-bec,  en pleine recherche de plaisirs aurait mis ses mains dans les poches, histoire de camoufler la déformation soudaine que son futal aurait accusée (les petits prétentieux).
Elle avait tout pour faire sortir en chaque mâle, un accès de désir imminent, ne demandant qu'à être assouvi. N'importe lequel des puceaux, aurait aimé se faire dépuceler par un canon de son genre ; aurait eu les jambes tremblantes et le souffle en haleine. Le pouls s'emballant et les doigts curieux. Avoir ce genre de fille comme référence, était un acquis que n'importe quel jeune pubère aurait envié.
Elle était généreuse,  ça se sentait,  et elle représentait à elle seule, un puits à plaisir.  Un gouffre à électrochoc pour les joies de miss quéquette. Une vamp pleine d'idées cochonnes et de demandes déroutantes. Ça se voyait sur elle ; c'était marqué sur son faciès de vicieuse. Son visage respirait le plaisir. Qu'est-ce qu'un petit d'homme pouvait bien faire contre ça, me dis-je, en évitant ses prunelles noires, ternies par le battement frénétique de ses cils trempés dans le mascara un peu trop abondamment. Rien ! Il ne pouvait rien faire. Que se laisser envoûter par cette sorcière, connaissant toutes les potions magiques quant aux moyens de délivrer sa fleur à n'importe lequel des hommes. Même aux plus récalcitrants.
C'est à ce moment-là que j'ai compris le pouvoir et la force sereine des femmes.
Lorsqu'on arriva dans la salle de conférence, et après avoir allumé le grand lustre, juste au-dessus de l'énorme table en chêne massif, je n'eus le temps d'en admirer les sculptures et la brillance que pendant quelques secondes seulement. La lumière se tut en même temps que mon souffle.
Je n'ai rien pu faire, je fus projeté sur le piano à queue avec violence. Une bouche embrassa mon visage, mes lèvres, mon nez, mes oreilles, avant que des doigts ne fassent voler aux quatre coins de la pièce, les boutons de ma blouse de cuisinier.
Je sentis mes tétons se durcir, sous la fougue de cette furie engloutissant chaque centimètre de peau,  et se dirigeant dangereusement vers le  zip de  mon pantalon. J'étais pétrifié. Sa force me surprit, et je ne savais pas encore qu'elle était ceinture noire de karaté. Elle m'impressionna et me troubla en même temps.
Fort heureusement pour moi où malheureusement, ma constitution fluette me permit de me glisser entre les griffes de cette tigresse, et de tenter de rejoindre la lumière à quatre pattes, tout en essayant de la raisonner et de la calmer. J'atteignis l'interrupteur sans trop attendre et je laissai ce lustre m'éblouir comme un sauveur. Je comptai les boutons et allai chercher ceux qui manquaient. C'est lorsque je les accrochai à ma blouse, que je vis mon torse imberbe, tatoué de partout des empreintes de ces lèvres gourmandes. Et c'est à ce même instant, que je compris ce que voulait dire le mot bombe.

Elle ne se trouva absolument pas ridicule ou excessive. Ou même, quelque peu déroutée par mon attitude. Elle me sourit, vint vers moi, et m'expliqua gentiment que chez elle, lorsqu'on rencontre quelqu'un et afin de lier connaissance, on s'embrasse.
Je lui cédai mes lèvres, ma gorge, mais elle n'était pas une femme pour rien. Elle était dotée de ce don fascinant et si intelligent que beaucoup d'entre elles, sont pourvues. Cet instinct magique, qui les fait tant paraître supérieures à l'homme dans l'art de dompter et de ressentir les sentiments, les sensations et les pulsions. Et je m'abandonnai sans trop de résistance, irradié par cette dose d'émotion dont jamais plus je ne me guéris par la suite.

didierleuenberger@bluewin.ch
 

 

 

Texte de Didier

C'était merveilleux

Je me glissai dans mon lit ou il m'attendait. Je l'observai d'abord, le regardai respirer profondément, calmement. J'eus l'impression de voir au-delà de son épaule, de transgresser son intimité et d'être au courant de ses tourments, de ses peurs et de ses doutes. Je posai ma main sur sa poitrine, écoutai son cour battre sereinement, puis ne pus m'empêcher de lui donner un baiser que ses lèvres écorchées accueillirent avec un petit gémissement de satisfaction. Je m'enfonçai sous la couette, intimidé comme lorsque je fis l'amour pour la première fois. Il était endormi, aussi je me couchai sur le côté afin de ne pas l'embêter, fixai un moment les lumières de l'immeuble d'en face à travers les rideaux. Je crus somnoler, lorsque je le sentis se coller contre moi, ça me fit plaisir. Il se frotta tout contre ma peau comme une chatte en chaleur, s'empara de mon bazar à pleine main. Ses gestes étaient brusques et doux en même temps. Son désir oppressant. Terriblement oppressant. Je me retournai en face de lui,  afin  d'engager un duel aux sabres;   ils  étaient solides  et  tranchants,  le   combat ne pouvait être que titanesque. Je fixai ses yeux brillants. Ce regard lubrique était celui d'un être plein de demandes déroutantes. Ca se sentait, ça se voyait, ça se reniflait à plein nez. Le vice était inscrit sur ce visage d'ange. 

Nos pouls s'affolèrent, notre sang se mit à circuler dans nos veines à la vitesse lumière. Notre souffle s'accéléra. Nos doigts galopèrent sur nos corps, creusèrent les précipices voluptueux et s'infiltrèrent dans les crevasses jouissives, se promenèrent entre nos plis et lissèrent nos imperfections ici et là; s'accrochèrent à nos bourses fermes comme de la rocaille et escaladèrent nos pics respectifs, ouvrirent des portes insoupçonnées qu'aucun de nos sens n'avaient jamais déclarées. Aucune frontière ne leur résistait, aucune barrière, ils exploraient comme un filet d'eau s'infiltre dans la roche, s'incrustant dans chaque recoin; tâtant, pénétrant jusqu'à nous rendre dingues. C'était du délire. Je haletais comme un tigre au soleil, mes poils se rebroussaient et se dressaient, ma salive dévalait le long  de  ma gorge  sans même  saluer  les  amygdales.  Tout alla de plus en plus vite : le désir, le plaisir, l'envie de donner et de dominer, l'envie de frapper. « Mais que m'arrivait-il ? »

Je tentai de retenir ces pulsions violentes me faisant un peu peur, il faut bien le dire, mais ce garçon était bien trop excité pour que je ne succombe à ses envies, car c'est de ça qu'il avait envie, mon mignon. De la violence. Je résistai un peu à ses attentes, puis me laissai  posséder par ce démon à la beauté méchante. Je ne savais plus très bien ce que je faisais. Je le retournai comme une crêpe, pris d'un accès de folie, et le montai, montai cet étalon sauvage et obstiné, fougueux et indomptable.
Il rua et cria comme si on allait l'abattre, mais je m'accrochai à sa crinière en tentant de tenir en selle. Il semblait avoir la rage au corps et se défit de moi à plusieurs reprises, m'expulsant sur le côté. A chaque fois, je remontais sur la bête et la contrais malgré les éléments et cette houle de désirs violents à laquelle je n'étais pas habitué. Son manège et ses pulsions me lancèrent des décharges électriques et m'incitèrent à le corriger.
Je résistai encore quelques instants, puis devins fou. Je ne me contrôlais plus tandis que les naseaux de ma monture commençaient à fumer. Je tirai violemment sur cette tignasse en l'insultant, lui assainis  quelques coups pour mieux le contenir. Cet entraînement me chauffa les sens et éveilla des pulsions de domination insoupçonnées. J'eus l'impression d'être le capitaine Achab chevauchant Moby Dick.

Le lit en trembla, les lampes de chevet furent catapultées sur le tapis, le réveil vola contre le mur et se brisa dans un dernier « dring », mes livres surfèrent sur le parquet, tout devint sans dessus dessous en un éclair.  Allai-je dompter ce molosse et assouvir ces ardents désirs ?! Je  n'y  pensai même  pas, pris  dans  ce  tourbillon de folie furieuse. L'excitation que me procurait ce combat était indescriptible. J'en étais le premier surpris et pourtant, je continuai ma besogne et maîtrisai de mieux en mieux ce rebelle.
Mes muscles étaient comme du béton, bandés fermement. Je paniquai un peu lorsqu'il fut temps d'aller chercher les capotes, et que je n'arrivais  à atteindre la petite commode, tout à côté de moi. Je fus obligé d'arracher le tiroir, pour qu'il me livre son contenu qui s'égrena sur  la  peau de mouton.  J'aplatis mon amant comme un moustique indésirable, de tout mon poids, afin de le contenir et de pouvoir attraper ces foutus préservatifs. Mais sa patience était inexistante, il me dit d'y aller comme ça, qu'on se foutait bien de ce petit bout de caoutchouc, que c'était bien meilleur sans. Heureusement pour moi, un brin de lucidité m'envahit tout à coup, et me permit dans un ultime effort, d'atteindre un capuchon. Ce geste qui sauve. Je le déroulai sur mon harpon et enfonçai ce dernier sans ménagement dans la bête qui se crispa et se tendit sous mes mains.
J'étais trempe, nous étions trempes, mais cette sueur nous permit de glisser, rendant encore plus palpitant cette course au plaisir. Je m'agrippai à ses oreilles et lui relevai sa belle petite gueule. Nos mouvements  frénétiques nous emmenèrent au large, là où bien trop peu de  gens  vont, se cantonnant si souvent à naviguer dans les bords de côtes abritées.
C'était bon, exaltant, presque douloureux. Notre nage était synchronisée et enivrante... C'était beau, excitant et surtout tellement fortuit.
Nous voyageâmes comme ça pendant toute la durée de cette odyssée spectaculaire. Moi, accroché au dos de la bête et elle, se tortillant de jouissance.  Et puis...       
La houle se calma, la bête se voulut plus docile  et moins téméraire, après que l'orage eut passé. Les muscles du capitaine se relâchèrent, tandis que Moby Dick était inerte, essoufflée et épuisée. Je lâchai prise mais ne quittai ce dos. J'espérai ne pas l'avoir blessé.

J'écoutai sa respiration profonde, me collai à son corps épanoui, abouti, comme si j'avais peur de tomber à la mer.   Puis, voyant que les courants s'étaient un peu calmés, je me laissai glisser à côté, le regardai, m'excusai de ce comportement de goujat et ris.
Je lui souris, dessinai sa belle bouche avec mon index, l'embrassai, le caressai, lui soufflai des mots doux. Lui, me contempla d'un regard passif. Je crois qu'il m'aimait et m'imagina avec lui les nuits suivantes.
Il vint mettre sa tête sur mon épaule avant de continuer à festoyer  mes  atouts.
Nous ne nous sommes endormis qu'après plusieurs feux d'artifice que nous regardâmes comme des enfants.
L'innocence était au rendez-vous, c'en était bouleversant.  C'était beau, c'était bien, c'était déroutant.
Je remerciai Dieu, oui Dieu, de m'avoir accordé pareil bonheur. Comme deux amants, nous communiâmes la même hostie, c'était merveilleux.

 

didierleuenberger@bluewin.ch
 

 

 

 

       

 

Mise à jour ; 12 mars  2005   Copyright © 2004, Les éditions Mélonic