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Citation de Juliet Faure, France

 

Je me souviens de ce rêve qui m’avait hanté durant un long moment. Il dégageait une chaleur que je n’avais jamais connue et jamais plus je n’ai connu par la suite.

Je me souviens que la veille, j’étais allée me promener avec mon petit frère en ville. Nous observions, nous discutions de tout et de rien. De temps en temps, nous nous arrêtions pour mieux observer les vitrines.

Puis dans une rue, nous apercevions une boutique qui venait d’être ouverte.

Nous passions devant lorsque je m’arrêtais net devant sa vitrine. Il y avait là un bijou d’une grande beauté : une bande de dentelle servait de tour de cou et une pierre était accrochée à cette bande.

J’étais en admiration devant lui. Mon frère me rejoignait. Le bijou n’eut pas le même effet sur mon frère que sur moi.

Mon frère disait que si je voulais, on reviendrait un autre jour et qu’il me le payerait. Je refusais sa proposition et lui dit que ce bijou je voulais l’avoir par mes propres moyens.

Un sourire se figeait sur ses lèvres. Le prix élevé de ce bijou ne faisait qu’augmenter mon rêve d’un jour le posséder.

Nous partions lorsque le vendeur arrivait. Il observait le bijou et était exactement à ma place. Nous sommes finalement partis sans avoir échangé un mot avec le vendeur.

 

En arrivant chez nous, j’étais épuisée comme si toute mon énergie m’avait été volée. Mon frère, lui, était éclairé par un petit air de malice. On aurait dit qu’il préparait quelque chose.

Ce soir-là, je me couchais tôt. Il devait être environ 17h, je tombais de sommeil.

J’étais partie dans mon monde, un monde rempli de rêves et de merveilles imaginaires.

 

Je me réveillais dans un champ de tulipes noires. Une petite maison était sur le haut de la colline à laquelle je faisais face. J’avançais en cueillant quelques unes de ces belles tulipes. En arrivant sur le palier de la maison, je restais comme pétrifiée par la peur, un mauvais pressentiment avait parcourut mon esprit, un pressentiment concernant mon cher frère.

J’entrais dans la maison. Elle me semblait au premier abord vide et abandonnée. Mais des cris se faisaient bientôt entendre. Je reconnaissais la voix de mon petit frère adoré. Il semblait être torturé. Je lâchais mon bouquet et montais en trombe les escaliers afin de retrouver mon unique famille. Je fouillais les pièces unes par unes. J’arrivais dans une chambre lorsque je vis mon frère pendu par les mains au plafond. Il était quasiment nu et son sang coulait de partout. Il semblait avoir été fouetté. Il levait la tête dans un effort qui semblait surhumain. Aucun son ne sortait de ma bouche. Cette vision d’horreur me pétrifiait totalement. Mon frère me regardait, des larmes commençaient à couler sur ses joues blanches. Il commençait à hurler. Il demandait pitié. Il ne voulait pas mourir ici. Tout d’un coup, je sentais une présence dans mon dos.

Lorsque je me retournais, je voyais un homme. Il ressemblait fortement au vendeur que j’avais vu dans la journée. La seule différence qu’il y avait était que l’homme que j’avais en face de moi possédait des ailes d’une blancheur inouïe dans son dos. On aurait pus croire à un ange.

Il me regardait dans les yeux, un sourire au coin des lèvres. Mon frère l’injuriait, je ne comprenais pas pourquoi. L’homme portait un long manteau noir. Il avait mit une de ses mains dans la poche intérieure de son manteau. Il sortait de sa poche le collier qui avait retenu mon attention.

Il me le mettait autour du cou lorsque mon frère lui donnait un puissant coup de pieds ce qui fit valser le bijou.

L’homme, énervé, faisait apparaître un fouet. Il fouettait mon frère, qui n’avait que trop souffert.

Je détournais mon regard. J’avais la tête dans mes mains et je poussais des hurlements tel un loup qui appelle ses congénères. Je voyais le bijou.

Je le prenais entre mes doigts. Mon frère me demandait ne pas le mettre. L’homme, quant à lui, m’encourageait à le mettre.

Je me retournais, serrant le bijou dans ma main, et j’hurlais à mon frère que si je ne mettais pas ce bijou il allait payé pour mon propre plaisir. Et je ne le voulais pas.

Mon frère pleurait et hurlait en même temps. L’homme souriait.

Je mettais le collier pour sauver la vie de mon frère. Une fois que je portais le collier, les mêmes ailes que l’homme poussaient dans mon dos.

Je m’envolais détacher mon frère. L’homme semblait désemparé. Il disait que j’étais sensée devenir comme lui, un être d’une immense beauté mais d’une cruauté inimaginable. Je le regardais et lui disais que je n’étais pas comme lui.

J’emportais mon frère loin de cet endroit. La maison commençait à brûler. Mon frère s’était endormi dans mes bras. On aurait dit un enfant qui venait de passer une journée entière à jouer.

 

Je me réveillais dans ma chambre, allongée sur mon lit. J’allais dans la chambre de mon frère, lui était endormi sous ses couettes. Lorsque j’allais dans la salle de bains me mouiller le visage, je découvrais avec stupéfaction et horreur le collier de mes rêves et de mes cauchemars.

Lorsque mon frère se levait, son corps était couvert de cicatrices, on aurait dit qu’il avait été fouetté.

 

Mon rêve avait-il réellement eu lieu ou n’était-ce qu’un cauchemar ?

 

 

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Mise à jour ; 12 mars  2005   Copyright © 2004, Les éditions Mélonic