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Citation de Juliet Faure, France

Pandore

Une jeune fille, blanche comme la neige, qui se retrouve là, dans ma pièce.

Elle est vêtue d’une robe de nuit à fleurs.

Ses longs cheveux noirs lui tombent devant le visage.

Elle est débout devant moi, elle ne semble pas comprendre ce qui se passe.

Elle est belle. Moi qui suis en or, je l’envie.

Pourtant, l’or est la chose la plus belle qui existe.

Alors pourquoi l’envie je ?

Moi qui ai été taillée dans le métal le plus précieux, suis entrain d’envier la beauté d’une jeune humaine.

Que se passe-t-il ?

J’ai toujours été enfermée dans ce coffre et voilà que j’ai l’impression de voler librement.

Pourtant je suis toujours emprisonnée dans cet endroit restreint.

J’ai l’apparence d’une humaine, mais n’en suis pas une.

Je ne suis qu’une illusion.

Mon créateur m’a donné la vie, mais ne m’a pas doté d’une âme.

Pourtant, il semble que chaque être vivant en soit doté d’une, alors pourquoi moi je n’en ai pas ?

Mon créateur m’a toujours dit que je n’en avais pas besoin, que j’étais parfaite.

Pourtant j’ai de plus en plus l’impression que ce n’est pas le métal dans lequel nous sommes forgés qui fait de nous un être vivant, mais bien la grandeur de l’âme.

Moi je n’ai pas d’âme. J’ai l’apparence d’un ange mais n’en suis pas un.

Un ange en or.

Mon nom est Pandore.

Je vis dans un coffret et je souhaite avoir une âme.

Je suis faite d’or, mais n’en suis pas pour autant.

J’ai les ailes d’un ange, mais n’en suis pas un pour autant.

Ma prison s’ouvre.

De l’eau coule le long de mon visage.

Cette jeune humaine me donne une unique chance d’avoir une âme.

Je la saisis par le poignet, l’amène vers moi et la remercie de cet acte.

Je garde mon ancienne prison près de moi car le jour où j’aurai sus ce qu’est d’être humain et que j’en serais lasse, alors je pourrais y retourner et peut-être me réveiller une nouvelle fois mais dans bien longtemps.

Mise à jour ; 12 mars  2005   Copyright © 2004, Les éditions Mélonic