Essai-5001

Catégories Auteurs Récompenses Actualité Statistiques

 

Essai de Tiphaine Passard, France

 

Essai

Et si finalement l’écrivain n’était qu’un observateur du monde, un amateur d’âme en somme. Celui-ci, regarde et écoute les gens comme pour s’imprégner d’eux et de leur essence.

La plus grande œuvre d’un auteur est de transporter son lecteur mais surtout de permettre à son esprit lui même de s’échapper. Il écrit des histoires, fictionnelles ou pas et force est de constater qu’elle révèle une part inavouée, inconsciente de l’écrivain. Dans l’écriture d’un homme de lettre (au sens général du terme et non de par son caractère sexuel) on peut lire toutes les joies et les peines de cette personne. On peut y deviner tout ce qu’il a voulut, tout ce qu’il a perdu aussi.

Je suis persuadée que tous ces êtres ne vivent pas dans le même monde que nous. Volontairement ou non, ils l’ont quitté pour se réfugier dans une histoire, leur histoire qu’ils écrivent peu à peu chaque jour et qui contribue à la construction de leur livre et donc de leur existence. Cette vie semble être un mélange de réel et d’irréel, de rêves et de soucis, de fantasque et de trivialité.

Ce plaisir de pouvoir mettre des mots sur tous ses sentiments, ses émotions, ses pensées, ou du moins en avoir la prétention apporte un tel plaisir et un bien être supérieur à nul autre. Par l’écriture in accède à l’immortalité, désir de tout homme depuis le commencement du monde. D’une part, l’écrivain complètement dévasté par sa folie de l ‘écriture ne saura plus à quel moment il rêve et à quel moment il vit. D’autre part, même si son corps et son esprit disparaissent et passent à trépas, ses écrits resteront et n’importe qui pourra continuer à les lire tant que sa langue d’écriture sera comprise, ce qui lui laisse de nombreux siècles pour exister à travers ses écrits.

Certains voudront certainement modérés mes propos, bien sûr je ne dis pas que tous les auteurs sont atteints de démence. Cependant, si la majorité d’entre eux y réfléchissaient, je pense qu’ils se rendraient compte qu’ils ne sont pas semblables aux autres. Pourquoi ces personnes se sont réfugiées dans l’écriture ? Car quoi qu’on en dise c’est un refuge et vous serez d’accord avec moi qu’il en convient de le nomme ainsi. Parce qu’ils ont été exclus ou qu’ils se sont exclus eux-mêmes ? Ça revient à dire la même chose, en somme ils sont différents des autres habitants de ce monde.

Rendez-vous compte par vous-même, lorsque vous entendez le mot « écrivain », ne pensez-vous pas à cet homme ou cette femme décoiffé, qui a les yeux perdus dans le vague avec un verre d’alcool à coté, une cigarette, une feuille de papier et une simple plume ? Vous remarquez bien que c’est un monde à part ; en dehors du notre. Pour y accéder pas de recette magique. Je ne pense pas que cela apparaisse dans les individus dès la naissance. C’est au fur et à mesure de la construction de l’individu, et des étapes qu’il traverse que lui prendra ou non l’envie d’écrire. Il peut écrire 3 phrases un jour, puis se prendre au jeu, aimer ça et se perdre dedans. L’écriture est comme une drogue : l’appel de votre stylo sur la feuille blanche. L’envie de la remplir et de lui raconter une histoire. Pour au bout du compte entrer dans un cercle vicieux : on écrit, on observe et plus on observe, plus on écrit, ainsi de suite jusqu'à ne plus pouvoir dormir.

L’insomnie est, je pense, un symptôme commun à tout auteur car l’inspiration vient la nuit le plus souvent. Lorsqu’il n’y a plus de bruit, que le temps semble s’être arrêté et que la terre semble avoir cesser de tourner. Cette soif de coucher des mots sur le papier sans même savoir ce qu’il va écrire avant d’avoir dessiner les lettres. Toutes ces idées qui viennent dans leurs têtes et la main qui ne va pas assez vite pour les écrire, alors on se dépêche de peur de les perdrent.

Combien d’idées j’ai ainsi perdu, des phrases, des mots qui me traversent l’esprit lorsque je n’ai rien pour noter ou que je suis trop fatiguée pour me relever la nuit. Quel gâchis ! Je peux tout de même remarquer que malgré certaines impasses, on garde en nous tout ce qu’on peut avoir penser. Ce qui permet ensuite aux idées de se réveiller à nouveaux lorsqu’on les appelle à venir se déposer sur la feuille ;

Cet amour des mots, je ne sais pas d’où il peut venir. Est-ce que la plus grande satisfaction de l’écrivain c’est d’écrire ou d’être lu ? Pour moi, je répondrais que ce sont les deux et que l’un ne va pas sans l’autre.

 

Accueil Editions Partenaires Nous rejoindre

 

Mise à jour ; 12 mars  2005   Copyright © 2004, Les éditions Mélonic