Poème de Josée Bouffard, Canada
Peu de choses
Nous n'avons pas grand chose.
La précarité financière est devenue mon mot d'ordre.
Notre vie de tous les jours ressemble à la fragilité d'une rose.
À toutes les lois du monde matérialiste, je déroge.
On appelle ça la simplicité volontaire.
Et c'est vrai que je l'ai voulue.
Je croyais par contre qu'elle serait moins compliquée à faire.
Certains matins, je me sens complètement foutue.
Mes livres et ma musique me suffisent à présent.
Il y a toujours nourriture en abondance dans notre foyer.
J'invente des miracles pour avoir la chance de prendre soin de nous deux
encore très longtemps.
Car j'ai décidé de gagner ma vie selon les conditions de ma
disponibilité.
Maman éprouvée à plein temps.
Travailleuse à temps partiel.
Deux passions qu se fusionnent en étant responsables de mes plus beaux
moments.
Une seule raison de continuer à te chérir tout en ouvrant moi aussi mes
ailes.
Je possède à jamais la vérité de tes sourires.
Je souhaite trouver les réponses à tes questions les plus soudaines.
Il nous faut vraiment peu de choses pour survivre.
Pour toutes les deux, la coupe de la vie n'est pas encore pleine.
J'ai la garde de ton bonheur et je l'assume en toute liberté.
Te voir rêver pendant que tu grandis deviendra pour moi un souffle
inépuisable.
Malgré plusieurs larmes versées sur nos malheurs certains soirs d'été.
Ma volonté de te rendre heureuse, aux yeux de tous demeure inexplicable.
Grâce à toi, la vie est magnifique.
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