Boulevard de la mort (Death-proof)
15 juin 2007. Image et photographie au charme
suranné des années 70, gros plans très intimistes et provocateurs,
parfois à la limite du dérangeant, séquences noir et blanc qui
viennent introduire un décalage entre le réel et le mauvais rêve
qui se profile à l'horizon... Décalé ce film l'est sans aucun
doute, peut-être pour inciter le spectateur à être attentif à une
réalité qui lui échappe trop souvent. La tension sexuelle est
omniprésente et atteint son paroxysme dans une séquence choc où la
brutalité vient mettre un terme à l'insouciance et la frivolité.
Tout l'art du montage de Tarantino s'y exprime. L'histoire
pourrait presque s'arrêter là, mais ce serait dommage. Le
psychopathe se met donc en quête d'autres proies, pour la seconde
partie du film qui de prime abord se profile comme une répétition
de la première, mais ce serait mal connaître Tarantino. Moralité:
le prédateur peut à son tour devenir proie et trouver son
maître... ses maîtresses en l'occurrence! Personne n'est à
l'épreuve de la mort, mais on peut prendre plaisir à jouer avec
elle. Le meilleur Tarantino depuis "Pulp Fiction". En un mot:
jubilatoire!
De Quentin Tarantino (2007), avec Kurt
Russel, Rosario Dawson.
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