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Poème de liberté

 

Poème de Niyonizigiye Célestin

Ne tue pas l'immortel

Je tiens à crier à tue-tête au sourd volontaire
Qui se refusant à m’écouter veut me taire.
Cet explosif désamorce le garnement.
Qui fait de la guerre son chéri ornement.
Cette hache détraque le coeur obstiné
Tout enchanté de voir ma personne minée.
Cet extincteur calme les esprits enflammés
Enclins à léser ma réputation lamée.

Toi! âme imperméable, ruche dénuée de porte ;
Comment grigou oses-tu t’enfler de la sorte?
Depuis longtemps tu t’extasies de mes sanglots,
Tes coups m’assaillent dans mon repli sur l’ilôt.
Mes pleurs t’égaient telle une chute pittoresque,
Néanmoins, mon Dieu liquéfie tes soldatesques.

Ta méchanceté amplifie ma dilection,
Ta férocité stimule mon affection,
Loin de m’inciter aux réactions de violence,
Tes excentricités rincent ma tolérance.

Tu as fait de mon patrimoine ta médaille
Et j’ai toujours fait fi d’user des représailles.
Tu te pavanes dans les châteaux somptueux
Dont les piliers sont nous ; gueux aux coeurs onctueux.
Si tu savais qui t’a hissé sur ce grand trône,
Tu deviendrais une bonne et moi ta patronne.
En dépit de l’hymne sur le vol de mon dû,
Mon silence te maintient constamment pendu.
Raisonne dûment, ne fais pas le séraphin* !
Sache que ton hégémonie n’est pas sans fin.
(Est-il que)
Le ciel m’a doté de la pleine liberté
Me permettant de t’affronter avec fierté.

Tu me détestes, j’en conviens bien mon confrère,
Mais tes bornes sur moi sont bel et bien très claires ;
ôte-moi tous les yeux , mon âme te verra,
Et te dressera comme bon lui semblera.
Sans contredit, il est de tes droits de me voir,
Pourtant tu n’es pas susceptible de m’avoir.

Je consens vantard que tu peux me regarder,
Cependant, c’est utopique de me garder.
Ne m’attends pas dans les embûches des tournants,
Mon chemin est droit et dépourvu de tourments.
Ne me multiplie pas par peines sur tortures,
Je suis un élément absorbant de nature.
Tu me priveras de marcher et d’étudier,
Mais jamais d’avancer, de savoir et de prier.
Tu peux couper court à ma santé et essence,
Mais jamais à mon influence et existence.
Moi, je ne sous-estime pas ta forteresse,
J’admets que tu es aussi dur que ma faiblesse
Tant que tu as divorcé avec la pitié
Pour prêcher l’idolâtrie de l’inimitié.

Tu t’astreins en vain à promouvoir l’indigeste,
Je te reste souple, clairvoyant et modeste.
Parle-moi je demeure un muet éloquent.
Visite mon ego, découvre un fou conscient.

Les loups se calquent à ton animosité,
Le monde fond, tant tu vends ta fraternité.
Reprends ta conscience, ne tue pas l’immortel,
Qui te parle n’est pas un homme comme tel.

Intime antagoniste; ne t’entête pas,
Il est grand temps de débarrasser les faux pas.
Tu t’es fait échelle des pauvres subalternes,
Qu’ils t’escaladent, ne leur fais pas mine terne,
Ne bouche pas ton oreille aux voix étouffées
De ceux qui dans l’huile bouillante sont chauffés.

Sois sagace*et perspicace pour constater que:
L’humanisme ne va te coûter que l’altruisme.
La sauvagerie se tisse avec l’égoïsme.
La soumission à la loi est un précieux don.
L’honneur et la gloire couronnent le pardon.

Avec aménité on pourra se dompter
Ainsi se produira l’unité escomptée.
Quant à mes aïeux dont tu as raccourci la vie,
J’ai fait table rase de tout crime commis.

Je t’ai pardonné.

jocelestin2001@yahoo.com

 

 

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