Oublie de te
souvenir !
De Karine Wone et
Achille Charrier-Zaparucha
Comme chaque matin, j'allumai mon
ordinateur pour lire mes e-mails, l'écran s'éclaira. Que des publicités
! Je me préparai à tout supprimer quand un des messages attira mon
attention... Bizarre, il n'avait pas de sujet. Je l'ouvris pour
découvrir un e-mail blanc. Sans doute une erreur ou bien quelqu'un
voulait me faire une farce. Mais dans mon coeur, quelque chose me disait
que non. Vite, je fermai le message et éteignis l'ordinateur comme si le
malaise allait disparaître avec; et bizarrement, il s'arrêta. Je partis
au bureau comme d'habitude. Je montai à Mont-d'est et je descendis à la
gare de Lyon. J'étais en train de trier des dossiers quand mon malaise
revint brusquement. Livide, sans savoir d'où venait cette sensation, je
regardai dans tous les coins de la pièce, jusqu'à ce que mon regard se
posa sur la porte... La seconde d'après, on frappa.
− Une lettre et un coup de téléphone pour
toi, m'annonça Claude, mon coéquipier.
− Allô ? dis-je.
J'essayai de faire trembler ma voix le
moins possible, mais il n'y avait pas de réponse. J'entendis juste le
bruit d'une respiration sifflante en fond qui faisait : « chuuuh,
chuuuuuuh ». Je raccrochai le plus vite possible le téléphone et
déchirai l'enveloppe, elle était blanche. Je m'évanouis. Je me réveillai
et jetai un coup d'oeil à l'horloge: trois heures moins dix. Comment se
faisait-il que l'on ne m'ait pas réveillé ? Je sortis dans les locaux,
il n'y avait personne. « Ils m'ont oublié », me dis-je pour me rassurer
mais la même voix au fond de moi me disait que non. En panique, je
sortis en courant dans le froid de l'avenue Daumesnil. Un silence total
régnait. Quoique... Il me semblait entendre un bruit, oui, en me
concentrant j'entendis un bruit de pas ! A nouveau, je courus mais les
bruits s'intensifiant semblaient venir de tous les côtés ! Je m'arrêtai,
à bout de souffle. Les bruits de pas s'étaient tus. Ce que j'entendis à
ce moment-là me terrifia: le silence, le même que dans les lettres et au
téléphone... Tout à coup, je sursautai. Un souffle m'effleura. Ce
n'était pas le vent, il n'y en avait plus. « Où êtes-vous ? Que
voulez-vous ? »
Je tombai à genoux et sanglotai en
marmonnant: « Pourquoi moi, pourquoi moi ». Je m'arrêtai, un autre
bruit que mes pleurs me parvint. Une respiration... Une respiration
sifflante. Je voulais me lever et courir jusqu'à ce que mes jambes ne
puissent plus me porter, mais elles étaient paralysées. Je voulais me
couper la langue pour mourir et ne plus être là mais je ne contrôlais
plus rien... alors j'attendis.
Puis, je me réveillai et n'entendis à
nouveau plus rien. Sans doute mes oreilles me faisaient défaut. Un
instant, même une dizaine de secondes plus tard, je ressentis un
vertige. Je me dis: « Oh non ! Pas encore ! ». Mais, je ne m'étais pas
évanoui. En réalité, il y eut une sorte de vide dans ma tête : en une
fraction de seconde, je ne me souvenais plus de rien. J'essayai de me
rappeler des souvenirs, mais en vain. Serait-ce une séquelle de mon
malaise ? Oui, peut-être. J'étais convaincu que ce n'était pas cela qui
m'avait vidé de mes connaissances, de mes souvenirs...
Je me relevai et marchai dans la rue en
essayant de me rappeler des souvenirs de la journée précédente. Je
réfléchissais lorsque j'aperçus du coin de l'oeil, un vieil ami à moi.
J'allai le saluer et m'approchai de lui mais il me dit qu'il ne me
connaissait pas. Etonné, je poursuivis ma route et croisai ma soeur. A
nouveau, elle me dit qu'elle ne me connaissait pas non plus. Désespéré,
je retournai chez moi, essayant de comprendre toute cette histoire.
Arrivé dans ma chambre, j'entendis des voix. Je sentis une respiration
derrière mon épaule et je me retournai brusquement. Soudain, mon
ordinateur et l'écran s'allumèrent tout seuls. Des e-mails blancs
s'ouvrirent petit à petit. J'en eus assez et commençai à devenir fou. Je
pris ma batte de baseball et tapai sur mon ordinateur, si bien qu'il
passât à travers la fenêtre et s'écrasât dans mon jardin. Je me dis :
« enfin ». j'allai dans mon jardin pour jeter mon ordinateur. Stupeur,
il était toujours allumé. Sur l'écran, je voyais se dérouler tous mes
souvenirs y compris ceux de ce jour-là.. Soudain, je vis ma course
poursuite... Et le visage de l'esprit qui me poursuivait. Je poussai un
hurlement strident, je ne sus pourquoi, ce visage me pétrifiait de
terreur, et je m'évanouis encore...
Je me réveillai dans mon lit. C'était le
matin. Ce n'était qu'un horrible cauchemar. Jusqu'à ce que je vis cet
e-mail sans adresse d'expéditeur; je l'ouvris. Il y avait marqué : « Ce
n'est pas fini, je reviendrai te vider de tous tes souvenirs, souvenirs,
souvenirs... ».
Je ne savais pas quoi faire, mais j'étais
convaincu que ce n'était pas fini. Mon cauchemar était entré dans ma
vie.
De Clémence Da
Costa et Catherine Phoutavong
Je me levai à 6h30, stressée car je
venais d'arriver dans la ville. J'allais découvrir mon nouveau collège.
Je pris mon petit déjeuner et partis à 7h30. Je pris le bus. Quand
j'arrivai, je me dirigeai vers le bureau de la CPE. Souriante, elle me
dit:
− Alors, c'est toi qui arrives dans le
collège. Comment t'appelles-tu ?
− Clara Duval, lui répondis-je.
− Tu vas intégrer la 4°7.
Elle m'emmena dans la classe, en cours de
maths.
-Voici Clara Duval, elle vient de
Marseille. Elle est nouvelle à Paris.
Un garçon brun lança :
− Wesh, ch’suis pour l’OM !
Puis un grand blond s’écria :
− N’importe quoi, PSG en force !
Le cours se passa bien. A dix heures, je
retournai voir la CPE pour qu'elle me donne mon carnet, quand soudain,
j'entendis des voix à travers la porte :
-...la créature...
Puis un rugissement grave. La CPE ouvrit
la porte qui était restée entrouverte. Quand elle sortit, elle me fit un
sourire mauvais. J’étais paralysée, je ne savais plus quoi faire.
Paniquée, je m’enfuis en courant dans le couloir pour aller m’enfermer
dans les toilettes. Je repris mes esprits et décidai de sortir, mais le
verrou était bloqué et les portes étaient en fer. J’étais piégée. Une
odeur étrange envahit la pièce. Je commençai à suffoquer et je
m’effondrai par terre et m’endormis malgré moi.
Je me réveillai à l’entrée
des toilettes et je me levai. J’arrivai dans la cour déserte et je vis
qu’il faisait nuit ? J’entrai dans le collège désert et sombre. J’avais
peur. Mais je me résignai quand même à marcher. Aussitôt après avoir
fait quelques pas, je le regrettai. Des ombres monstrueuses et noires se
dessinaient sur les murs. J’étais effrayée. Pour comprendre d’où elles
venaient, je regardai entre le mur et la lumière de la pleine lune à
travers la fenêtre. Mais rien, à part moi. D’où venaient ces ombres ?
Peut-être était-ce tout simplement moi qui en bougeant formait ces
ombres ? Mais non. Impossible. Je ne ressemblais en rien à ces ombres.
Où peut-être était-ce une branche d’arbre ? Aucun arbre. Ou…Soudain, une
idée effrayante me traversa l’esprit : était-ce la créature ? Sans plus
de temps et toujours sans rien voir, je sentis un bras me projeter à
terre. Me cognant contre le mur, je m’évanouis.
Je me réveillai allongée. En
essayant de me relever, je m’aperçus alors que j’étais ligotée et
bâillonnée. Soudain, la porte s’ouvrit sur la CPE, qui entra dans la
pièce avec son habituel sourire mauvais. Je reconnus alors son bureau et
constatai qu’il faisait toujours nuit. Puis, une voix caverneuse et
grave s’éleva dans la pièce d’à côté qui était occupée par
l’infirmerie :
− C’est l’heure, Dolorès, amène la fille,
Lucifer l’attend…
Le sourire diabolique de la CPE alias
Dolorès s’évanouit, laissant place à la crainte. Moi, j’étais effrayée !
Effrayée à l’idée que l’on m’offre au Diable en personne. La CPE me
délivra de mes liens et, d’une force insoupçonnée, me porta dans
l’infirmerie. L’ombre noire était là, haute d’au moins trois mètres.
− Pourquoi faites-vous ça ? Je ne
comprends pas ! criai-je au désespoir.
L’ombre noire me répondit :
Dolorès a fait un pacte avec le Diable,
elle lui a promis une jeune âme pure en échange de vivre encore cent ans
sur terre. Or l’heure est venue et tu vas aller en enfer, sans pouvoir
jamais en ressortir.
− Mais pourquoi moi, et pas elle ?
répondis-je désespérée et terrorisée.
− Crois-tu que Satan prendrait l’âme de
sa sœur ?
La réflexion me laissa de glace. La main
noire m’empoigna et m’emporta dans un trou noir sans fond.
C’est à ce moment là que je me demandai
si tout cela était réel ou un simple cauchemar et si je me réveillerai
le lendemain matin à 6H30 dans mon lit…
Les Kiriganes
De Loïc Dederen
et Erwan Beauchamp
Sur terre, le 23 décembre 2006, Tony
Brand alla chercher sa fille de 17 ans, Stéphanie, au Lycée de Los
Angeles, pour l'amener à son cours de natation à la piscine de sa ville.
Sa fille étudiait l'art moderne et lui, travaillait à la NASA en tant
que chercheur. Pendant ce temps, des astronautes américains en contrôle
autour de la terre, détectèrent un satellite qui ne répondait pas à
leurs appels pour les identifier. Ils transmirent leur rapport à Tony.
Stéphanie, après son cours de natation,
alla dormir chez une de ses amies, tandis que Tony dormit au bureau. Il
se réveilla souvent avec une impression bizarre, il avait le
pressentiment qu'il allait se passer quelque chose, puis se rendormait
brusquement. Au petit matin, il se remit à travailler en pensant à cette
nuit où il avait mal dormi, pourtant il n'arriva à se rappeler de rien,
un grand flou !
Un peu plus tard dans la matinée,
Stéphanie se réveilla en compagnie de ses amies et elles découvrirent
dans le jardin un énorme cercle qui avait l'air assez profond ! Elles
allèrent voir de plus près, on avait l'impression que le sol avait été
brûlé, elles s'approchèrent du centre du cercle où un trou tout droit
avait été creusé par on ne sait quelle machine... Comme elles étaient
toutes seules à la maison, elles commencèrent à paniquer. Stéphanie
proposa d'appeler son père pour qu'il vienne et les rassure sur cet
étrange trou. Elle appela chez elle mais personne ne répondit, puis elle
se dit qu'il était peut-être à son bureau. Elle appela, mais pas plus de
réponse. Sa panique augmentait. En dernier recours, elle téléphona chez
ses grands-parents qui lui dirent qu'il était en balade avec des
collègues et lui donnèrent son numéro de portable. Rassurée par les
dires de ses grands-parents, Stéphanie composa le numéro et son père
répondit avec son habituel « Allô ». Rapidement la situation lui fut
expliquée. Il ne pourrait arriver que dans une heure. Pour des raisons
incompréhensibles, un énorme bouchon s'était créé, il lui fallu deux
heures pour arriver.
Une fois arrivés, ils allumèrent la
télévision mais... Stupeur, elle resta éteinte? Ils n'arrivèrent pas à
l'allumer. Les collègues de Tony et lui-même prirent des pelles et
creusèrent autour du trou pour voir ce qu'il pouvait bien y avoir au
fond. Ils y découvrirent une chose ronde, comme un ballon de football,
noirâtre, scintillant de vert, une chose étrange, encore jamais vue sur
la terre.
Dans l'après-midi, la télévision s'alluma
toute seule et un flash info débuta. Le sénateur de la Californie
annonça qu'une pluie de petites météorites s'était écrasée sur la région
de Los Angeles. D'après des scientifiques, les météores devaient passer
à plusieurs milliers de kilomètres de la terre, mais à cause d'un
satellite mal placé, une déviation de leur trajectoire fut provoquée.
Tony, ayant quelques connaissances de
l'espace puisqu'il travaillait à la NASA, pensait fortement à une autre
explication, il ne savait pourquoi, mais il était sûr que c'était
cela...
Ces météorites étaient différentes de
toutes celles qu'il avait vues auparavant : noires, scintillantes de
vert ! Mais Tony se demandait quant même quelque chose : d'où
venaient-elles ? L'après-midi même, Il alla au bureau et fit des
recherches pour trouver l'origine de ces météorites mais ne trouva que
des légendes sur des dieux possédant une pierre d'une immense puissance
et aux pouvoirs illimités.
Quand Tony se pencha sur cette histoire
irréaliste, il s'aperçut que cette fameuse pierre était identique à
celle trouvée dans le jardin. Cette nuit-là de noël, un phénomène
étrange se produisit; un orage terrifiant éclata au-dessus de Los
Angeles et coïncidence ou phénomène paranormal, chaque pierre ou
météorite fut touchée par un éclair mais aucune d'elle ne fut détruite.
Le matin du 25 décembre, Tony, au lieu de
trouver des cadeaux sous son sapin, découvrit une pierre, la même que
celle qu'ils avaient trouvée dans le jardin. « Peut-être Stéphanie
l'avait-elle apportée ? se demanda-t-il. Tony décida de l'étudier et
tout en l'analysant, il entendit à la radio que toutes les pierres
avaient été bizarrement frappées par la foudre, toutes sans exception
sauf une seule, celle qu'il avait sous les yeux. « Coïncidence ! » se
dit-il... La sienne n'avait rien subi a priori. Mais en regardant de
plus près, il découvrit une petite tache blanche. « Blanche ? Bizarre
sur une pierre noire, pensa-t-il ». Quand il la toucha, une lumière
blanche sortit si forte qu'il ne voyait plus rien. Et elle s'éteignit
brusquement...
Le noir, voilà la seule chose que Tony
voyait et des bruits étranges résonnèrent dans ce noir. « Où suis-je ?
Se demanda-t-il ». Et là, une voix retentit qui disait : « massacre,
mort, trahison! ». Tony comprit à ces mots qu'il n'était pas le bienvenu
dans cet endroit, il demanda à ces voix : « pourquoi ? Que voulez-vous
dire ? ». Et, à ce moment-là, une voix retentit à nouveau disant : « Je
vais t'expliquer la vérité. Nous sommes un peuple appelé les Kiriganes.
Nous vivons sur une planète qui a été attaquée par un missile
interplanétaire, un nom était inscrit dessus : NASA. Nous nous
sommes informés et avons envoyé notre contre-attaque... La prochaine
sera bien pire: un astéroïde de la taille de votre lune ! ».
Tony répliqua : « Mais non, enfin, je ne
sais comment vous expliquer ce malentendu?. Ce n'était pas un missile
mais un satellite dont nous avons perdu le contrôle. »
Après quelques dizaines de minutes, la
voix lui répondit d'un ton posé : « Nous allons te donner la
possibilité de revivre les deux semaines passées. Tu ne te souviendras
de rien mais j'espère que cette fois cela n'arrivera pas. »
Et sans même pouvoir répondre, une autre
lumière blanche apparut, et lui fit perdre connaissance.
Cette bonne odeur du matin, qui réveilla Tony le fit prendre conscience
qu'il avait un terrible mal de tête. Mais aujourd'hui, 11 décembre 2006,
il avait une étrange sensation : avoir déjà vécu cette journée...
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