Roman-5001 Récit d'une vie banale

Catégories Auteurs Récompenses Actualité Statistiques

 

Roman de Tiphaine Passard, France

 

Titre ; Récit d'une vie banale

Chapitre 1

 

Il est tard, il fait déjà nuit depuis longtemps. Tout le monde dort dans la maison. Le silence règne en maître, tout est propice à ce que Sarah s’endorme. Pourtant, elle n’y arrive pas. Cela doit faire deux ou trois heures qu’elle tourne en rond dans son lit. Elle pense et n’arrête pas de penser, si on la regarde de près on peut voir des larmes glisser le long de ses joues. Que se passe-t-il donc dans la tête de cette enfant, car elle est encore une enfant, malgré qu’elle revendique sa maturité et sa majorité à tout bout de champ.

Sarah est une adolescente de 17 ans passée. Son père est mort alors qu’elle avait seulement 5 ans, elle ne l’a presque pas connu et n’en a aucun souvenir. Du moins c’est ce dont elle force son cœur à croire pour se préserver. Depuis lors, elle vit avec sa mère et ses deux frères. Etant l’aînée de trois enfants, elle s’inflige à longueur de temps une pression inutile. Elle doit se montrer forte, soutenir ses frères, être la confidente de sa mère et pourtant c’est sûrement la plus faible de tous. Je dis faible, oui, j’aurai pu dire fragile mais non elle est vraiment faible. En apparence, c’est un blockhaus, mais dessous elle est vide. Elle passe son temps à encaisser les chocs, mais sans jamais les digérer alors le mur se fissure et souvent il craque. Il craque dans des moments comme celui-ci où elle se retrouve seule face à elle-même. Son premier adversaire étant elle-même, le combat est violent et à force dangereux.

Quand elle se retrouve dans cet état elle se sent alors tellement inutile et même nocive pour les gens qui l’entoure qu’elle pense au suicide. Oui, nous pouvons le dire ainsi car elle fait partie de ces personnes qui aiment dire franchement les choses. Alors rien ne sert d’enjoliver les mots pour que ça se passe mieux car de toute façon ça ne passe pas mieux.

Assise dans son lit, elle pense. Lorsque Sarah se met à penser ce n’est pas nécessairement une bonne chose. Car dans un premier temps, elle va penser au monde qui l’entoure, elle va alors trouver que c’est un monde bien triste puisque de toute façon ce soir elle déprime. Ensuite, et c’est là le plus grave, elle pense à sa vie et à sa pitoyable condition humaine, à cette vie qu’elle trouve sans relief et sans grande importance. Elle se demande comment elle a pu en arriver là. Comment elle a  pu faire aussi peu de chemin et pourtant regretter autant de choses.

C’est dans ses moments de nostalgie, qui ne sont pour l’instant que passager, qu’elle ressort des vieilles photos, d’anciennes lettres reçues ou bien écrites et jamais envoyées, d’anciens textes qu’elle rêvait de transformer en chanson . Mais elle n’a jamais réussi puisqu’elle n’est pas assez douée pour ça, encore une faiblesse.

Elle attend le sommeil en se forçant à fermer les yeux mais il est trop tard, le sommeil est déjà passé et elle n’a pas su l’attraper. Il y a plein de choses aussi abstraites que cela qu’elle aimerai attraper comme les étoiles pour illuminer ses soirs de désespoir. Elle aimerait aussi réussir à attraper le cœur des gens pour se glisser à l’intérieur et savoir qu’elle est au moins importante pour cette personne qui l’aura accepté dans son cœur. Elle aimerait aussi attraper des rêves car des rêves elle n’en a pas, en tous cas elle n’en a plus. Elle les a perdu en même temps qu’elle a compris que l’amour n’existait pas que c’était simplement une belle histoire que l’on te raconte lorsque que tu es petit pour que tu n’ailles pas peur de grandir. En même temps, qu’elle a compris que la vie, en tout cas sa vie, ne servait à rien. On nous donne l’illusion d’être quelqu’un mais finalement quand on est plus, on n’est vraiment plus, et personne ne se souvient de nous, quoi qu’on en dise.

Elle aimerait savoir écrire de belles histoires, faire de belles choses pour que sa famille et les gens qui l’entourent soient fiers d’elle. Mais non, elle n’y arrive pas à chaque fois qu’elle essaye, elle échoue. C’est sûrement là la simple finalité des gens faible.

 

Voir les chapitres

1

2

3

4

5

6

7

 

Accueil Editions Partenaires Nous rejoindre

 

Mise à jour ; 12 mars  2005   Copyright © 2004, Les éditions Mélonic