Roman-5001 Récit d'une vie banale

Roman de Tiphaine Passard, France

Titre ; Récit d'une vie banale

Chapitre 3

Sarah semble avoir été envoyé dans une époque qui ne lui correspond pas. Le XXIème siècle est trop futuriste et superficiel pour elle. Le XVIIIème lui aurait sûrement mieux convenu. Cette période où les philosophes régnait en maître. Cette époque est pour elle synonyme d’une époque où les gens prenaient le temps de vivre (à tort peut être). Les sentiments étaient réels qu’ils soient bon ou mauvais ils étaient sincère. Elle prend plaisir à se sentir différente, hors du temps comme un être envoyé pour observer la misère dans laquelle les hommes se sont perdus.

Encore fatiguée de sa nuit précédente, elle s’est endormie alors qu’elle lisait Je l’aimais d’Ana GAVALDA à l’ombre du cerisier. Son frère arrive en courant, le téléphone à la main. Il va la réveiller brusquement, ce qui va la mettre de mauvaise humeur.

Pauvre Lucas, il pensera à nouveau que sa Sarah ne peut pas être sa sœur puisqu’elle lui témoigne si peu d’affection. Il ira à nouveau se cacher sous l’escalier pour sangloter en serrant fort son nounours qui sent « son odeur » contre son visage. Suite à cette parenthèse, le récit peut reprendre.

Deux mètres avant d’arriver à Sarah, Lucas crie : « Téléphone ! » et il lui colle le combiné contre l’oreille :

- Allo ?

- …………

- Il y a quelqu’un ?- Lucas si c’est encore un bêtise tu ….

- Sarah ?

Cette voix, Sarah l’a déjà entendue, elle la reconnaît. Mais qui est-ce ? C’est tellement flou, elle ne sait plus. Un long silence, qui devient pesant crée une ambiance qu’elle ne veut pas supporter. Elle raccroche.

Après le dîner, au lieu de traîner comme à son habitude devant la télé avec sa mère et ses frères, elle monte dans sa chambre. Il faut qu’elle se retrouve, ce coup de fil l’a perturbé, la voix ne cesse de raisonner dans sa tête. Avec une rare violence, elle ouvre la porte de sa chambre et se jette sous son lit pour attraper son journal intime. Elle doit écrire se qui s’est passé car même si pour le moment ce n’est qu’un appel mystérieux, Sarah sait bien qu’elle aura à nouveau affaire à cet homme.

« Brun ou blond ? Jeune ou plus âgé ? » Sarah essaye de dresser un portrait robot de son interlocuteur anonyme. Mais qui peut-il bien être soudain, elle regrette d’avoir raccroché. Si seulement elle lui avait laissé le temps de parler, il se serait présenté à coup sûr mais elle ne pouvait pas, une force l’a obligé à raccrocher. C’était un adulte, d’habitude les adultes parlent à sa mère on ne la demande pas elle. Ca devait être quelqu’un d’important, était-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Etait-ce une erreur ? Ce n’était pas possible, il connaissait son prénom, il l’avait demandé elle. De plus, elle ne donne jamais son numéro, une fois ils avaient eu des problèmes avec quelqu’un qui les harcelait par téléphone. Depuis, il ne donnait leur numéro qu’à la famille ou sur des papiers administratifs de peur que cela recommence.

Les semaines passèrent et elle oublia, jusqu’au jour où elle remarqua que tous les matins en allant à l’école, elle voyait la même personne, à la même heure et au même endroit. Elle se souvint alors de cet étrange appel. Elle sentait bien, lorsqu’elle passait dans cette rue, le regard insistant de cette personne sur elle. Mais elle ne l’avait jamais vu auparavant, elle devait se tromper.

Un matin, elle était en retard au lycée, il pleuvait, elle courait les cheveux, qu’elle n’avait pas eu le temps de coiffer, dans les yeux, la tête baissée, elle se cogna contra quelqu’un. Elle leva les yeux et s’excusa rapidement mais après deux ou trois pas, elle se rappela, elle se retourna. Trop tard, la rue était déserte. Ce doux regard, maintenant elle en était sûre, elle le connaissait et il la rassurait même. Alors elle se fit la promesse de se réveiller tôt le lendemain matin pour avoir le temps de s’arrêter et de discuter avec cette personne. Ce qu’elle lui dirait ? Elle n’en avait aucune idée, peu importe elle voulait être sûr que la voix de cette personne correspondait avec celle de l’appelant inconnu.

Mise à jour ; 12 mars  2005   Copyright © 2004, Les éditions Mélonic