Roman-5001 Récit d'une vie banale

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Roman de Tiphaine Passard, France

 

Titre ; Récit d'une vie banale

Chapitre 2

 

Le jour commence à apparaître derrière les volets en bois de sa chambre. Le soleil réussit à pénétrer dans cette pièce par les ouvertures qui se trouvent entre les planches du volet. Ses yeux commence à s’ouvrir, c’est dur ce matin de se réveiller pour Sarah : il est 7h et elle a seulement cessé de laisser son esprit vagabonder à 4h du matin. Son rituel d’étirements commence lorsque soudain son réveil se met à sonner. Je dis soudain, mais cela n’a pas réellement de sens puisque l’heure à laquelle un réveil se met à sonner est voulue et non soudaine. Un réveil qui est régler à un tel niveau sonore qu’il pourrait réveiller toute la maison si elle ne s’empressait pas de l’éteindre lorsqu’il se met en route. Comme tous les matins et pour ne rien changer à ses habitudes, l’ado se lève, jette un coup d’œil dans l’embrasure de la porte de ses frères pour les apercevoir en train de dormir. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Elle descend à la cuisine, se sert un bol de café chaud laissé par sa mère qui vient de rentrer du travail et se tartine une tranche de pain avec de la confiture faite par sa grand-mère, elle l’adore ! Un à un ses yeux émergent, heureusement elle n’en a que deux ! Ensuite, elle file dans la salle de bain, une bonne douche (pas trop chaude) pour stimuler le reste de son corps et réveiller les parties de son corps qui seraient encore endormies. Un brossage de dents, un rapide coup de brosse dans les cheveux qu’elle rassemble et remonte en un chignon déstructuré et la voilà prête. Mais prête pour quoi ? Elle ne le sait même plus. Bien sûr elle sait où elle va, elle va au lycée mais pourquoi se préparer pour aller dans un tel lieu, pour voir des personnes que l’on a déjà croisé un millier de fois auparavant, aucun intérêt mais peu importe puisqu’elle est obligé et que de toute façon elle n’a que ça à faire.

La journée passe et se déroule doucement, semblable aux précédentes. Les voix de ses professeurs de philosophie, lettres, histoire-géographie,… servent de musique de fond aux images qu’elle fait passer devant ses yeux. La sonnerie vient de retentir, c’est la récréation. Un des moment les moins appréciés de Sarah car elle doit se mêler aux autres élèves de la classe et les écouter débiter des choses qu’elle trouve plus idiotes les unes que les autres. Mais, elle se rassure en se disant que cette pause ne dure que 15 minutes et qu’après elle pourra de replonger dans ses pensées que personne, à part elle, ne peut voir. C’est là, sa plus grande satisfaction : avoir une chose à elle et rien qu’a elle. Car même si les pensées sont quelque chose d’abstrait, elle y a le droit et surtout le temps.

On pourrait penser que les notes de Sarah sont en chute libre vu le peu de concentration qu’elle accorde à chacun de ses cours. Eh bien non, à force d’entraînements, elle a appris à écouter le professeur, prendre des notes et tout de même avoir le temps de s’échapper mentalement sans que son travail ne soit mis en danger.

L’école, malgré l’ennui qui l’envahie quand elle y va, est un lieu qu’elle aime. Cela est d’ailleurs paradoxale puisqu’elle utilise ses pensées pour échapper à ce monde mais que finalement elle y est bien. Sûrement parce qu’elle aime apprendre et qu’elle aime aussi élever son esprit et sa raison. Cependant, elle-même ne comprend pas pourquoi quand elle y est, elle rêve d’être ailleurs mais quand elle n’y va pas pendant deux jours (le week-end par exemple) elle n’a qu’une envie c’est d’y retourner, de s’asseoir à son bureau, de prendre son crayon et d’écrire, car c’est ce qu’elle préfère la plus au monde : écrire.

Elle aime écrire la vie des autres, sa vie, un mélange de vie. Elle aime s’écrire des histoires pour ensuite s’imaginer dedans et se construire des rêves. Ce qu’il y a de bien lorsque l’on se construit des rêves c’est que l’on décide de tout : les gens présent, le décor, l’histoire et même la façon dont on est habillé et la silhouette qui nous supporte dans ce rêve. Elle aime s’imaginer des bouts de rêves pendant la journée pour les ressortir au coucher et ainsi s’endormir paisiblement. Elle aime les choses simples, voyez-vous, comme le moment où elle s’endort, quand son corps et son esprit commencent à perdrent pied, que les voix sont lointaine et qu’elle s’abandonne dans les bras de Morphée pour une durée plus ou moins définie. Mais ce qu’elle aime par dessus tout, c’est regarder son chat dormir, ça lui apporte un tel apaisement qu’elle pourrait rester des heures les yeux fixés sur ce chat qui n’est pas le moins du monde dérangé par ce regard posé sur lui. Au contraire, le chat est un animal qui aime qu’on le regarde. Alors s’il remarque qu’il est observé, il va se prendre au jeu en adoptant tour à tour des postures dignes des meilleurs contorsionnistes dans le but de plaire à son maître pour lui donner envie de le caresser et de continuer à le contempler. Et bien sûr, toute cette parade est rythmée par des ronronnements qui ont en leur timbre quelque chose de soporifique.

 

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Mise à jour ; 12 mars  2005   Copyright © 2004, Les éditions Mélonic