Roman-5001 Récit d'une vie banale

Roman de Tiphaine Passard, France

Titre ; Récit d'une vie banale

Chapitre 5

Le soir au dîner, on n’en reparla pas, encore une fois le silence était pesant. Personne n’osait lever la tête, seul les bruits de fourchette dans l’assiette prouvait d’une présence humaine.

Quand tout à coup Sarah cria. Pourquoi me direz-vous ? Peut-être pour sortir cette rage d’elle, peut-être pour se libérer mais sûrement pas pour se faire remarquer. Sarah détestait ça, c’est pour ça qu’une fois son cri lâcher, elle se rassit et continua à manger.

Cette atmosphère dura 3 jours, pendant lesquels on ne parla pas, ni de sa journée ni même du temps qu’il pouvait faire dehors. Au bout du troisième jour, c’était un vendredi, Lucas était revenu de sa classe découverte. Il montra les photos qu’il avait prises, les coquillages et autres « trésors » qu’il avait ramené, le planning de sa semaine et plein d’autres choses qu’il ne manqua pas de raconter en détail. Cela permit à la famille de rigoler tous ensemble et de bon cœur, d’oublier les tracas de l’avant veille et ainsi de relativiser les choses. Sarah s’éloigna, de quelques mètres seulement, des autres pour aller s’asseoir dans son fauteuil favori. De là, elle observait la scène, les rires, les sourires, lui montrèrent qu’elle n’avait qu’une famille et qu’elle voulait la garder.

Après cette petite soirée, elle aida sa mère à ranger tout ce qui pouvait traîner. Sa mère chantonnait quand Sarah l’interrompit :

- Maman ?

Je voulais te dire que je comprends. Je ne t’en veux pas car à ta place j’aurai sûrement fait la même chose. »

Voilà, c’était dit. Sa mère s’approcha d’elle, lui délivra un baiser sur le front, comme lorsque Sarah était petite et lui dit merci.

Là je vous imagine en train de vous dire que cette scène est très belle et que Sarah fait preuve d’une sagesse incroyable à son âge.

Et bien oui, Sarah faisait souvent preuve de maturité comme ce soir, c’est ce qui la rendait aussi belle. Car vous savez que la beauté intérieure est bien plus belle. De plus, cette beauté à la particularité de se refléter à l’extérieur.

À partir de ce jour la mère de Sarah lui promis de l’aider à retrouver son père maintenant qu’elle savait qu’il était de retour en ville. D’ailleurs, on peut penser qu’il était certainement revenu pour voir ou revoir sa fille qu’il a à peine connue.

Dès lors, Sarah fut attentive à tout ce qui pouvait se produire autour d’elle, cherchant toujours du regard cet inconnu, si on peut toujours l’appeler ainsi, qu’elle croisait tous les matins la semaine passée. Lorsque le téléphone sonnait, elle courait pour attraper le combiné la première et entendre la voix de la personne qui appelait. Malheureusement, pas une seule fois elle n’avait entendu la voix de son père à l’autre bout du fil. Elle comprit qu’elle n’aurai plus jamais de ses nouvelles : il a tenté de la joindre mais elle n’a pas été réceptive, tant pis pour elle. C’est peut-être pas plus mal comme ça, car imaginé le chamboulement dans la vie de cet enfant, essayer de vous mettre à sa place : vous pensez que votre père est mort, finalement vous apprenez que non, vous apprenez qu’il cherche à vous retrouver, vous comprenez alors que vos frères ne sont que vos demi-frères, que votre mère vous a menti. C’est effrayant n’est-ce pas ? C’est pourquoi, elle ne va plus continuer à le chercher. Bien sûr s‘il essaye à nouveau d’entrer en contact avec elle, elle ne le repoussera pas mais en tout les cas ça ne viendra pas d’elle

Je pourrai mettre ici le point final du récit, c’est vrai après tout je suis l’auteur de cette fiction c’est donc moi qui décide de ce que je fais de mes personnages. Mais, après vous avoir embarquer dans cette histoire je ne vais pas vous abandonner tout de suite. D’autant plus, que les péripéties de la vie de Sarah au sujet de son père ne font que commencer.

Mise à jour ; 12 mars  2005   Copyright © 2004, Les éditions Mélonic