Roman-5001 Récit d'une vie banale

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Roman de Tiphaine Passard, France

 

Titre ; Récit d'une vie banale

Chapitre 6

 

Lundi, reprise des cours, Sarah comme à son habitude prend le temps de se réveiller pendant ses deux premières heures de cours de la matinée. Il est vrai qu’elle peut aisément rêvasser durant ce début de matinée car elle commence sa journée par deux heures de philosophie.

On frappe à la porte, c’est la Conseillère Principal d’Education, c’est étrange d’habitude ce sont les surveillants qui viennent frapper quand il y a un message à faire passer, c’est donc sûrement important. Une seule fois, au collège, le CPE était venu dans la classe de Sarah et là c’était important car il leur annonçait la mort du frère d’un de ses camarades. Il les remerciait d’avance pour leur respect et leur silence sur ce sujet. A force de réflexion elle ne suivait plus du tout ce qui était en train de se passer en classe lorsque le CPE et son professeur se dirigèrent vers elle. On lui fit signe de les suivre ce que elle fit sans mot dire.

Elle entra dans le bureau de la CPE, quelqu’un était assis dos à elle pourtant ça ne faisait aucun doute, c’était son père qui était assis là juste devant elle. Elle s’assis faisant semblant de ne pas le reconnaître et de ne pas savoir ce qu’il faisait là, ce qui était un peu vrai. Face à eux la CPE, Mme Louique, les présenta l’un à l’autre. Sarah adressa un simple bonjour à son père alors que lui tenta de s’approcher pour lui faire la bise, ce qu’elle esquissa fort bien. Elle ne voulait en aucun cas aller trop vite et gommer le passé comme s’il ne s’était rien passé, comme s’il n’était jamais parti. Non ! Il en était hors de question. Il n’a jamais été là pour soutenir sa mère et voilà que maintenant il refait surface, elle trouvait tout cela un peu facile tout de même. Mme la CPE constata le froid qui régnait entre ses deux personnes, ce qu’elle ne comprit d’ailleurs pas puisqu’elle n’avait pas été mise au courant de la situation par le père de Sarah. Il avait seulement demandé à la rencontrer sans aucune explication supplémentaire. Il remercia donc bien vite Mme Louique, lui adressant un rapide clin d’œil et proposa à Sarah de sortir pour discuter. Celle-ci se demandait qui était cet homme de 40 ans, séducteur comme un gamin de 20, ayant abandonné sa femme et sa fille pour revenir 12 ans après comme si de rien n’était. Elle le trouvait culotté, ce qui n’était pas un bon point car un mauvais à priori mettait en péril toute future relation qu’ils pouvaient avoir ensuite.

Il lui suggéra de faire connaissance autour d’un verre, elle accepta. Ils allèrent au café qui fait juste l’angle de la rue entre le lycée et chez elle. Elle ne voulait pas trop s’éloignée car même si cet homme se présentait comme son père, ce qui était très probable de par la ressemblance frappante qu’elle entretenait avec lui, elle ne le connaissait pas et n’était pas très rassurée de se retrouver seule avec lui.

Suite à cette rencontre, Sarah à besoin de se défouler, toutes ces émotions la porte à un niveau de saturation tel qu’elle pourrait s’énerver pour presque rien. Elle est donc rentrée à la maison après le rendez-vous imprévu, mais surprise !Il n’y avait personne. Elle a donc eu l’idée folle d’aller au club de kick-boxing pour expulser toute cette rage. Ce club, lui était habituellement prohibé par sa mère qui avait peur qu’elle n’abîme son joli minois par des coups qu’elle jugeait stupides. Elle n’arrivait pas à comprendre le plaisir que pouvait avoir sa fille à se battre.

À son arrivée au club, tout le monde la dévisageait, c’est normal car elle était seulement venue au 1er cours ! Les adhérents avaient donc pensé qu’elle avait eu peur sans se douter une seule fois qu’elle mourrait d’envie de revenir mais que ça lui était interdit. Elle montra sa carte à la secrétaire dans le hall, qui ne sembla pas pouvoir retenir un ricanement moqueur à l’égard de Sarah. Celle-ci, fila se changer dans les vestiaires. Bien sûr, vous connaissez comment ça se passe dans les vestiaires, je m’adresse aux lectrices féminines, sinon vous vous en doutez. Les regards sont plus critiquant les uns que les autres, on vous inspecte de la tête aux pieds sans vous autorisez un seul défaut. Le moindre poil qui dépasse et nous voilà cataloguée pour le reste de l’année. J’exagère sûrement un peu mais je suis obligée de forcer le trait pour que vous ressentiez dans quel mal-être peut se trouver Sarah à ce moment là.

Peu lui importe, elle se sent forte ce soir avec toute cette rage en elle. Elle a l’impression qu’elle pourrait battre le mec le plus costaud du club. Mais, elle restera raisonnable en se disant que ça n’est qu’une impression et qu’il vaut mieux qu’elle affronte des adversaires de sa catégorie.

L’entraînement dure environ 2h30, pendant lesquelles elle a donné plus de coups qu’elle n’en a reçu ce soir et heureusement car si les marques des coups s’étaient vue, il lui aurait fallu tout avouer à sa mère. Par chance ceux-ci étaient situés sur le corps, donc facilement camouflables, et seulement superficiels.

 

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Mise à jour ; 12 mars  2005   Copyright © 2004, Les éditions Mélonic